Municipalités
voisines :
Kadıköy,
Beykoz,
Ümraniye,
Ataşehir
Üsküdar est une municipalité qui ne ressemble
pas aux autres banlieues stambouliotes et a la
particularité de former véritablement une ville
à part entière avec un centre populaire et actif,
des quartiers résidentiels, un centre d’affaires,
des banlieues aisées ou défavorisées.
Avant sa fusion avec Istanbul (1930) Üsküdar
portait encore son nom ottoman de Scutari. La
ville était certes moins importante que celle de
Constantinople (nom officiel jusqu’en 1930),
mais fonctionnait d’une manière tout à fait
autonome. Elle couvrait une zone stratégique au
bord du Bosphore et s’étendait le long d’une
longue vallée vers l’intérieur, au pied de la
colline des Pins, culminant à 268 mètres
d’altitude.
Le centre-ville, où se situent encore les bazars
et marchés ainsi que les mosquées impériales, a
toujours eu un caractère turco-musulman bien
marqué. Les non-musulmans, très minoritaires à
Üsküdar, se regroupaient vers le haut de la
vallée, avec un quartier arménien, un autre grec
et un troisième latin. Les Juifs étaient
majoritaires dans le village de
Kuzguncuk à
trois kilomètres du centre, mais n’étaient
pratiquement pas présents dans la ville-même
d’Üsküdar.
Centre d'Üsküdar vers 1930
Centre d'Üsküdar vers 1920
A l’époque Antique, Üsküdar se nommait
Chrysopolis (ville d’or). Il y a plusieurs
légende sur cette dénomination, et l’une d’entre
elles dit que le droit de péage versé par les
bateaux empruntant
le Bosphore,
avait permis aux habitants de s’enrichir.
La ville passa sous la domination des Perses en
508 avant J.-C. Les Athéniens en chassent les
Perses
après la victoire maritime qu'ils gagnèrent en
410 avant J-C. L’Athénien Alcibiade fit
construire un rempart autour de l'emplacement et
perçut un droit de péage proportionnel à la
valeur des marchandises transportées par les
bateaux qui franchissaient le
Bosphore.
A l'époque
d'Alexandre le Grand (356-323 av. JC),
Chrysopolis, bien qu’ayant dorénavant des
remparts, était une dépendance de la ville
voisine de
Chalcédoine (Halkedon)
qui marquait les frontières de l’Etat de la
Petite Phrygie.
Le nom de
Scutari apparait à l’époque romaine (byzantine)
quand la ville devint le centre d’une division
militaire avec une caserne importante (Scutarion).
Elle prit aussi de l’importance par rapport à sa
voisine
Chalcédoine qui
fut largement endommagée par des tremblements de
terre successifs.
Scutari tomba brièvement sous le contrôle des
Arabes, lorsque ceux-ci vinrent poser le siège
devant Constantinople en 674-678, puis en
717-718. En 813,
les Bulgares s’en emparèrent et la saccagèrent.
La ville fut encore plusieurs fois occupée par
les Russes (ou Rus’) aux IXe et Xe siècles. En
1074, le renégat franco-normand
Roussel de
Bailleul prend la ville et l’incendie. Enfin,
les Latins l’occupent entre 1204 et 1261.
Quand les Byzantins récupèrent Scutari en 1261,
la ville était à demi ruinée. Elle ne retrouvera
plus son importance avant l’arrivée des Ottomans,
qui l’occupent dès 1352, après s'être emparés de
la province byzantine de Bithynie. Le sultan
Orhan, fils du fondateur de l'Empire ottoman,
épousa la princesse Théodora, ce qui donna un
répit à
Constantinople encore pour un siècle, l'empereur
byzantin étant devenu beau-père de l’empereur
ottoman.
Dolmuş a Üsküdar vers 1930
Avec les Ottomans, la population change
radicalement. Les chrétiens (Romano-byzantins)
se réfugient dans leur capitale de l’autre côté
du Bosphore, tandis que des soldats ottomans
s’installent avec leurs familles a Scutari. Ce
mouvement continua jusqu'à la conquête de
Constantinople en 1453.
Scutari se développa assez rapidement grâce au
commerce des caravanes qui convergeaient
d’Orient vers la capitale. La population
augmenta considérablement pour arriver vers les
50 000 personnes au tournant des XVIe et XVIIe
siècles. Même si certains chrétiens revinrent
habités la ville à l’époque ottomane, celle-ci
garda tout à fait un aspect turco-musulman,
contrairement à la ville voisine de
Chacédoine (Kadıköy) où les chrétiens
sont restés majoritaires jusqu'à la fin de
l’empire (1923).
Devant Üsküdar, années 1950
Kuzguncuk, années 1950
Centre d'Üsküdar, années 1950
Au cours des siècles, tandis que le centre se
tapissait de mosquées et de bazars, les collines
des alentours et les villages en bordure du
Bosphore de Thrace se couvraient de palais et de
luxueuses résidences appartenant à la
bourgeoisie.
Üsküdar prit son nom actuel officiellement en
1930 alors que la ville était réunit, avec les
villes de
Galata et de
Chalcédoine, à Constantinople sous le
nom d’Istanbul. Si les étrangers parlent
fréquemment de la partie « asiatique »
d’Istanbul, les habitants ont toujours la notion
d’Istanbul (côte rouméliote) et d’Üsküdar, comme
deux villes distinctes.
La mairie d’Üsküdar est étendue, même si elle a
perdu une partie de son territoire initiale :
Beykoz et
Kadıköy en
1930,
Ümraniye en
1987 et trois quartiers attribués à la nouvelle
mairie d’Ataşehir en 2008. Elle compte encore 33
quartiers avec 534 000 habitants (2013).
Üsküdar compte de grandes zones résidentielles,
mais l’industrie est bien présente, notamment le
textile. Malgré ses atouts, le tourisme est de
moindre importance. Il y a quatre zones
d’intérêt touristique assez éloignées les unes
des autres. Au sud du centre-ville, les vieux
quartiers musulmans se situent sur un
promontoire et ont gardé un caractère
particulier avec de belles mosquées et
d’anciennes maisons en bois.
A l’est
d’Üsküdar, se trouvent les vieux quartiers
chrétiens qui ont conservé non seulement de
jolies maisons, mais aussi deux églises (arménienne
et orthodoxe), l’école américaine, et l’ancienne
école et son église des Frères Maristes. On
trouve également la
mosquée Çinili,
considérée comme un chef d’œuvre d’architecture.
Le 3e point touristique intéressant
est
la colline de Çamlıca,
véritable poumon d’Üsküdar et d’où la vue sur le
Bosphore,
les
îles et la
ville est surprenante.
Les anciens villages qui s’égrainent le long du
Bosphore (Kuzguncuk,
Beylerbeyi,
Kuleli, etc.),
dépendent d’Üsküdar. Plusieurs contiennent des
monuments intéressants.
Il n’y a pas beaucoup de célébrités originaires
d’Üsküdar. Notons toutefois le richissime homme
d’affaires
Calouste Gulbenkian,
dont la maison natale existe toujours.
Description des principaux quartiers figurant
sur cette carte :
Eyüp (Eyoub),
Fener
(Phanariot Quarter),
Hippodrome,
Corne d'Or (Chrysokeras),
Kasımpaşa (Kassim Pasha),
Kurtuluş (St. Dimitri),
Dolapdere (Yeni Shehr),
Péra,
Galata,
Tophane,
Fındıklı (Fundoukli),
Beşiktaş (Beshicktash),
Üsküdar (Skutari),
Kadıköy (Kadikeui),
Sarayburnu (Acropolis of the Greek Byzantium)
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