Istanbul-centre
historique
Mairie de
Beyoğlu
Quartier de Tophane
Quartiers voisins :
Galata -
Fındıklı - Kabataş
-
Cihangir -
Çukurcuma -
Tünel
-
Galatasaray -
Péra
La
vallée de Çukurcuma descend depuis
les hauteurs de
Péra pour
aboutir aux portes
de Galata. Le
bas est appelé Tophane, tandis que
Çukurcuma et Tomtom Kaptan se
partagent le haut. D’un côté le
quartier de Tünel domine la vallée
(ouest) et de l’autre c’est
Cihangir. Au bord du
Bosphore de Thrace,
Tophane est encadré par la
vieille ville latine de
Galata à l’Ouest et
Fındıklı à l’Est.
Représentation romantique
de la
fontaine de Tophane
et de la
mosquée Kılıç Ali Pacha
Vue sur
une partie de Galata (en bas) et l'Arsenal de
Tophane, 1890
|
Palais de France
Le comte
Claude Alexandre
de Bonneval
était un officier français qui passa au
service du sultan Mahmut
Ier. Il se convertit à
l’islam et prit le nom de Kumbaraci
Osman Ahmet.
Il devint rapidement commandent de Corps
d’artillerie dans l’armée impériale
ottomane. Il mourut à Constantinople en
1747.
Une statue de celui que l’on appelait
« renégat » dans la communauté latine
d’Istanbul à l’époque, se trouve dans
les jardins du
palais de France,
non loin de sa tombe
vers le couvent de derviches de Galata.
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Vue de Tophane vers 1900.
Au centre
l'hôpital Italien.
A droite
la mosquée Nusretiye
et
l'ancienne
fonderie de canons
Au loin,
Üsküdar (Scutari)
et la tour de Léandre
Palais de
France, de
Russie et de
Hollande
Historiquement, on affirme souvent que Tophane
s’est développé grâce à
Galata. Il
serait plus juste de dire « à cause de Galata ».
En effet, les Ottomans ayant compris
l’importance des canons lors de la Conquête de
Constantinople, ont tout de suite fait
construire
une fonderie
aux abords de la colonie génoise, ce qui
avait sans aucun doute un effet dissuasif par la
même occasion.
Les usines Ford - Tophane - vers 1930
|
Le quartier tire donc son nom de cette
fonderie de canons (en turc Top Hane,
prononcer top-hané). Après la
construction de la fonderie, petit à
petit un véritable quartier s’édifia.
Les habitants étaient des musulmans,
souvent venus des provinces, ce qui
donnait à l’ensemble un véritable
caractère turc, au moins au XVIe et
XVIIe siècles. En effet, par la suite
d’autres personnes vinrent y habiter et
y commercer, surtout des Grecs
(catholiques dans la partie supérieure)
et des Arméniens grégoriens.
De manière générale, les habitants
étaient plutôt des gens de condition
modeste, donc les bâtiments étaient
aussi moins impressionnants que ceux de
Galata
ou, surtout de
Péra.
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Mosquée Nusretiye et
Artillerie de Tophane |
Les Latins et leurs
congrégations religieuses
investirent aussi les lieux surtout
depuis le début du XIXe siècle. Ils
firent construire des écoles, des
églises, des dispensaires ou hôpitaux
que des palais (ambassades)
surplombaient.
Enfin, à la même époque, des Slaves
s’installèrent aussi à Tomtom Kaptan,
notamment des Serbes qui y avaient une
école et des Bulgares catholiques (leur
église était aux limites de Tophane et
Galata).
Le fond de la vallée gardait toutefois
plus un aspect turco-musulman surtout
que deux grandes mosquées, une grande
caserne ottomane et des fontaines
monumentales occupaient les lieux.
L’un des ouvrages les plus
remarquables est sans nul doute,
la magnifique
mosquée de Kılıç Ali Pacha, nom que le corsaire Italien Luca
Galani prit lorsqu’il embrassa l’islam.
Récompensé par le sultan, il obtint le
privilège de faire construire sa propre
mosquée aux abords de la colonie
italienne de Galata, naturellement hors
les murs.
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Destruction des bâtiments de Tophane en 1957
Destruction des bâtiments de Tophane en 1957
Les usines Ford de Tophane, premiere
construction de voitures en Turquie (années
1930)
Ancien
couvent des Soeurs Garde-Malades (Maison des
Franciscaines)
Un autre renégat, français celui-là,
laissa son nom dans le quartier. La rue
Kumbaracı Yokuşu, part de l’ancienne porte de la
Bombarde à Tophane / Galata pour aboutir sur la
Grand’Rue de Péra (İstiklal Caddesi / Tünel).
Le « Kumbaracı » en question (bombarde /
bombardeur), n’était autre que le comte limousin
de Bonneval qui, après avoir servi dans l’armée
impériale autrichienne, se mis aux services du
sultan. Il se convertit à l’islam et prit le nom
de Kumbaracı Osman Ahmet Bonneval Pacha. Sa
tombe est au petit cimetière du
couvent des derviches
tourneurs de Galata et une statue
rappelle son existence dans
les jardins du palais de
France.
C’est un autre converti à l’islam, un Grec cette
fois, qui donna son nom au quartier de Tomtom
Kaptan (capitaine Tomtom). A croire que tous les
convertis finissaient dans l’armée ottomane…
La fin des années 1950 laissa une
trace indélébile dans la géographie de Tophane.
En effet, le percement du boulevard reliant
Beşiktaş au
pont de Galata,
entraina une destruction massive dans chacun des
quartiers traversés. Tophane paya un lourd
tribut, car il fut nécessaire de détruire la
quasi-totalité de la caserne et une partie de la
fonderie de canons. Des immeubles de
particuliers furent également rasés, notamment
ceux du bas de l’avenue Boğazkesen qui mène à
Galatasaray. Les écoles, les églises
et les mosquées furent plus au moins épargnées,
en rognant sur leurs jardins.
A l’est de Tophane, une magnifique mosquée du
XIXe siècle trône entre le boulevard et le musée
d’Art Moderne d’Istanbul : le
complexe de Nusretiye, commandé par le sultan Mahmut II à
l’architecte arménien Balyan. Un véritable
chef-d’œuvre. Entre les deux grandes mosquées,
on trouve un petit palais construit pour un
dignitaire ottoman avant même l’édification des
docks qui coupèrent complètement l’accès à la
mer. Il s’agit
du pavillon de Tophane qui est une propriété des
Beaux-Arts, comme l’ancienne fonderie située
pratiquement en face, où des expositions
temporelles ont lieu fréquemment.
Outre le boulevard qui change de nom
en sortant de Galata en direction de Kabataş,
plusieurs rues ou avenues ont une importance
certaine. C’est le cas de la Defterhane Yokuşu
qui mène à Cihangir et où se trouve l’hôpital
italien. C’est pour cette raison que les
Stambouliotes la nomment « İtalyan Yokuşu » ou
« la Montée Italienne ».
La plus longue est celle de Boğazkesen (des
Coupes-Gorges), qui relie Tophane à İstiklal
Caddesi au niveau de Galatasaray. A mi-hauteur,
on trouve quelques bâtiments intéressants, comme
l’ancien orphelinat Saint-Joseph et plusieurs
immeubles Art nouveau. C’est aussi là que
commence le quartier de Tomtom Kaptan avec le
bas de l’avenue Çukurcuma (quartier des
Antiquaires) et la rue Tomtom Kaptan avec le
lycée italien, le palais de Venise, le tribunal
français et le palais de France (Mezon dö
Frans).
La rue abouti sur la petite place d’Italie, mais
on peut rejoindre le haut de Péra (si on a du
souffle), par la ruelle fort en pente de
Postacılar (du nom des postes françaises qui y
étaient installées autrefois).
A partir de là, les voitures ne
peuvent plus aller en ligne droite, car la pente
devient trop forte, toujours en direction de
Galatasaray. Sur la droite, quelques ruelles
annonce la « Rue
Française / Rüfransez / Cezayır Sokak »,
qui est une concentration de cafés et de
commerces.
Sur la gauche, une ruelle permet d’avoir une
belle vue sur le palais de France, à la hauteur
du sanctuaire de Gül Baba, puis un cran plus
haut, c’est la rue de Pologne (Nuruziya Caddesi),
qui emmène dans
le quartier de Tünel
au cœur de Péra.
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Carte de Turquie
/
Plan du métro
Situer le quartier sur le plan du centre historique
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