Le reste du quartier est occupé principalement par des hôtels. Autrefois
quartier assez miséreux, Cankurtaran était habité par des Gitans qui avaient des
maisons en bois construit au dessus de ruines byzantines dont on trouve des
traces un peu partout dans ce secteur.
Depuis une bonne dizaine d’années, les hôtels ont commencé à remplacer les
vieilles habitations des Gitans. Il s’agit généralement d’hôtels de petite
taille, même si le
Four Seasons
fait exception. Ce dernier n’est autre que les
anciennes prisons dont les locaux ont été (évidemment) complètement restaurés.
Une annexe a été construite sur les ruines d’une partie d’un palais byzantin, ce
qui a été dénoncé par les associations de protection du patrimoine et par
l’UNESCO : sans résultat.
La partie inférieure du quartier, contient encore beaucoup de maisons en bois,
dont la plupart sont en ruines. Quelques hôtels se sont bien installés dans le
secteur, mais il y a encore des Gitans qui y vivent. Au mois de mai de chaque
année, on peut d'ailleurs assister à un
festival gitan qui a lieu près de l'hôtel
Armada. Cette partie du
quartier porte le nom de la porte des remparts qui s’y trouve, soit Ahrıkapı.
Ni Ahrıkapı, ni Cankurtaran ne sont connus des touristes et c’est donc sous le
nom de Sultanahmet (quartier voisin) que les hôteliers vendent leur hébergement.

Café dans le parc de Gülhane donnant sur le
Bosphore |

Musée Archéologique d'Istanbul
|

Milonga
à
l'hôtel
Armada |

Parc de Gülhane |

Phare d'Ahrıkapı et les collines de la côte
anatolienne |

Bateau sortant du port de la Corne d'Or |
La partie nord de Cankurtaran,
où se trouvent
palais de Topkapı et les
jardins, correspond à l’acropole de l’antique Byzance (ou Byzantium). Il reste
très peu de vestiges antiques. Par contre, on y trouve encore quelques traces de
l’époque byzantine (quand la ville s’appelait Constantinople). Les restes de
plusieurs églises et monastères ont été mis à jour, notamment la fameuse église
Saint-Georges des Manganes. Toutefois, cette zone n’est pas accessible au
public.
La période ottomane est naturellement plus visible et le palais de Topkapı, qui
fut la résidence des sultans jusqu’au milieu du XIXe siècle, voit défilé des
dizaines de milliers de personnes tous les jours (sauf le mardi). Le
musée
Archéologique est planté dans les jardins de
Gülhane.
A l’époque
byzantine, le sud-ouest de Cankurtaran et le quartier voisin de Sultanahmet
faisaient partie du domaine du palais impérial (Grand Palais). Ce palais n’était
en fait pas un seul bâtiment, mais une succession de constructions diverses
séparées par des jardins en terrasse.
A l’ouest, le domaine impérial était délimité par l’Hippodrome,
le Million,
Sainte-Sophie et le patriarcat. Lorsque les Croisés latins s’en emparèrent en
1204, l’ensemble était tellement en mauvais état, qu’ils préférèrent s’installer
dans le palais des Blachernes de l’autre côté de la péninsule, sur les remparts.
Les Byzantins récupérèrent un amas de ruines après le départ des Latins en 1261
et quand les Ottomans mirent la main sur Constantinople en 1453, ils firent
construire un nouveau palais à Beyazıt, à l’emplacement de l’actuelle université
de Stamboul (İstanbul Üniversitesi), car ni le Grand Palais, ni celui des
Blachenes n’étaient récupérables.
Ainsi toute la
zone a été à l’abandon pendant des siècles et petit à petit des gens pauvres
vinrent y construire leurs maisons profitant de l’immense carrière de pierres
qu’offraient les ruines des palais byzantins.
Il est fréquent de nos jours de trouver des fondations byzantines dans le bas
d’une maison ou d’un magasin.