Kadıköy est bien plus qu’une banlieue
stambouliote, c’est une ville à part entière,
avec un centre populaire et commerçant, ses
quartiers bourgeois et ses banlieues plutôt
aisées.
La ville a un passé lointain et prestigieux qui
n’a malheureusement pas laissé beaucoup de
traces, plusieurs tremblements de terre s’étant
chargés de gommer les monuments antiques et de
l’époque romaine (byzantine). Les promoteurs
eux, se sont chargés de la partie ottomane.
Vue du centre-ville, de la presqu'île de
Fenerbahçe et
des îles des Princes
Toutefois et malgré les ravages du temps,
Kadıköy est encore une ville où il fait bon
vivre. On y trouve de belles demeures du XIXe
siècle, propriétés ou anciennes propriétés de
familles levantines, ainsi que de belles églises
et d’autres bâtiments privés ou publics
ottomans.
La gare d’Haydarpaşa
et
l’ancienne caserne de
Selim (Selimiye), ainsi que
la faculté de Médecine,
sont de grands édifices qui marquent le paysage
en bordure de la ville de Kadıköy, une sorte
d’emblème reconnaissable de loin.
Les quais et le centre
Selon
la tradition, c’est en 685 avant J.C. que des
Mégariens fondent la colonie de Chalcédoine,
proche de l’entrée du Bosphore (Bras de
Saint-Georges).
Avant la fondation de Byzance (667), la ville
commandait le passage entre la Thrace et l’Asie
Mineure, ce qui la mettait en danger lors des
nombreuses invasions venues des deux côtés.
Les Perses s’y établir après l’expédition de
Darius Ier contre les Scythes en 504 avant J.C.
Les Macédoniens s’en emparent au IVe siècle
avant J.C., puis elle passe aux mains du roi de
Bithynie en 145 avant J.C. Les habitants sont
contraints de s’établir à Nicomédie (Izmit).
Vue de Kalamış, Moda et Fenerbahçe
Les Romains l’annexent à
leur empire en 133 avant J.C. et lorsque
l’antique Byzance est reconstruite vers l’an
200, elle ne porte pas vraiment ombrage à la
cité voisine de Chalcédoine qui demeure un port
important. Ce n’est que lorsque Constantin fait
reconstruire les murailles détruites depuis 196
et qu’il en fait la nouvelle capitale de
l’Empire romain (11 mai 330) en la renommant
Constantinople, que le déclin de Chalcédoine
s’amorce.
Sainte Pulchérie, impératrice |
C’est toutefois dans cette dernière que
l’empereur Marcien convoque un concile
des Eglises en 451 et non à
Constantinople, ce qui prouve encore
l’influence de l’évêché de Chalcédoine à
cette époque.
Les invasions se succédèrent encore au
cours des siècles, dirigées sur la
capitale romaine, mais c’est souvent
Chalcédoine qui en fit les frais. Les
Perses s’en emparent en 602 et la
saccagent. Elle redeviendra romaine
rapidement, mais les Perses reviendront
encore en 617 et 626, puis les Arabes
l’attaqueront par la mer de Marmara en
678 et 718.
Au IXe siècle Chalcédoine et la région
devront faire face aux Varègues, aux
Petchenègues et aux Serbes. Des groupes
slaves s’installent dans la région et
sont intégrés au reste de la population
hellénophone.
|
En 1098 les Croisés latins, pourtant
alliés des Romains orientaux
(Byzantins), pilleront Chalcédoine avant
d’aller combattre les Seldjoukides
à
Nicée,
sur le chemin de la Terre Sainte.
La IVe croisade sera pire encore,
puisque la capitale et sa région sont
prises, pillées et occupées pendant 67
ans. Une partie de la population se
réfugiera
en territoire
resté romain (byzantin) avec
la protection des Seldjoukides
musulmans.
|
Emblème du royaume latin
de Constantinople
|
Carte de la région
de la Bithynie à l’époque de Strabon
|
Libérée du joug occidental en 1261,
Chalcédoine sera encore occupée par les
Catalans en 1303, puis conquise par les
Ottomans en 1326, soit 127 ans avant
Constantinople.
Le caractère de la
ville ne changea pas radicalement avec
les Ottomans. Tandis que ceux-ci
s’installaient sur les hauteurs au
nord-ouest de Chalcédoine et dans
la ville de
Chrysopolis (Üsküdar), les
Hellènes restaient largement
majoritaires. Le nom-même ne changea pas
immédiatement et l’on continuait
d’appeler la ville « Chalkidona » avant
qu’elle devienne réellement Cadi Keuï,
Kadi-Keuy ou Kadikeuy. Elle ne prit son
nom turc définitif qu’en 1928 avec la
réforme de l’écriture et de la langue,
soit : Kadıköy (signifiant,
village du juge religieux). |
Vue aérienne de Moda, vers 1930
Kadıköy n’a pas été épargnée par les
échanges de populations en application
du Traité de Lausanne de 1923. Les
Hellènes
(Rums)
furent contraints de partir en Grèce où
ils fondèrent près d’Athènes et près de
Salonique, deux localités au nom de la
Nouvelle Chalcédoine (Nea Chalkidona /
Νέα Χαλκηδόνα).
|
Association des ressortissants d'Asie
Mineure de la Nouvelle
Philadelphie et
de la Nouvelle Chalcédoine (Grèce) |
Légende : Place de l'Eglise Grecque |
Légende
:
Etablissement des
Frères
à
Kadi Keuï,
Constantinople
- Côté des Jardins |
Légende : Quai d'Haïdar
Pacha |
Légende : Faculté de Médecine
à
Haïdar-Pacha |
Moda et les bains |
La caserne Selimiye vue depuis le sérail |
Légende : Au Dispensaire
à
Haïdar-Pacha |
Les Halles vers 1880 |
Les réfugiés musulmans de
Grèce, de Bulgarie, de Serbie et de Roumanie,
n’ont pas été replacés à Kadıköy, mais certains,
dans les localités un peu plus éloignées en
direction
Izmit (Nicomédie),
comme
Pendik,
Kartal
ou
Tuzla.
Chalcédoine ne devint pas d’un seul coup une
ville musulmane, même sans sa population
hellénophone. Les Arméniens, les Juifs et
surtout les Latins y demeurèrent plus ou moins
majoritaires.
Dans les années qui suivirent ce grand
chambardement, d’autres non-musulmans de
Constantinople ou
de Péra,
vinrent s’y établir en même temps que la
bourgeoisie commerçante turque et musulmane. En
1930, Kadıköy ayant été réunie à Constantinople,
Scutari et
Péra pour
former la nouvelle municipalité au nom
d’Istanbul, les Grecs commencèrent à s’y établir
à nouveau. Certains revinrent de Grèce où
l’adaptation était difficile. Ils ne pouvaient
toutefois prétendre à la nationalité turque
selon les accords de Lausanne, qui interdisait à
jamais un retour quelconque. Ces anciens
habitants de Chalcédoine-Kadıköy, restèrent donc
de nationalité grecque jusqu'à leur expulsion en
1964 (12 000 dans toute l’agglomération).
Si
Kadıköy s’est toujours présentée sous une
identité hellène / romaniote (rum ou roum,
signifiant romain/e), le caractère latin de la
ville est indéniable, surtout à Moda, quartier
se situant sur un tertre où se tient toujours
une école des Frères construite en 1870 sur un
terrain de 3 hectares.
C’est
autour de l’établissement Saint-Joseph que la
bourgeoisie levantine commença à faire
construire de somptueuses villas, parfois
carrément des palais. Cette bourgeoisie n’était
pas exclusivement stambouliote, mais venait
également d’Izmir ou des îles, comme c’est le
cas notamment pour les familles Whittall, La
Fontaine, Baltazzi, Charnaud, Armitage, Giraud,
Joly, de Hochepied, etc.
Etablissement Saint-Joseph |
Villa Glavany |
Villa Landgrebe,
famille levantine d'origine suisse, Moda |
Portraits
de Marie et Carlo de Testa, dynastie de
drogmans |
La maison de la Tour, demeure levantine
de
William Whittall, Moda
|
|
Eglise catholique de l'Assomption vers
1970 |
Avenue Bahariye
vers 1930 |
Ces familles possédaient
des résidences dans leur lieu d’origine, mais
aussi dans la capitale ottomane ou dans les
alentours. La seule famille Whittall occupait le
1/3 de la surface de Moda, tout en possédant
également des terres avec des fermes dans les
campagnes avoisinantes et d’autres villas entre
Pendik
et
Kartal.
Les Levantins d’Istanbul très fortunés avaient
aussi des biens à Kadıköy, Moda, Kalamiş ou dans
ce qui n’était encore que des campagnes dans les
hauteurs de la ville ou sur la côte de la
Marmara. Les Glavany, Tubini, Baudouy, D’Andria,
Corpi, Botter, Castelli, Locatelli, Mongeri,
Vallaury, Lorendo, Perpignani, Devaux, etc.
Venaient s’y ajouter d’autres familles ottomanes
non-levantines, arméniennes, grecques, juives et
musulmanes.
Tous
les Levantins n’étaient pas aussi fortunés ni à
Péra
/
Galata, leurs quartiers d’origine, ni
à Kadıköy. Ceux des classes moyennes, composées
surtout de petits commerçants ou d’employés des
sociétés étrangères, vivaient principalement
vers le port, ce qui est aussi le centre-ville.
Lorsque l’Angleterre et la France déclarèrent la
guerre à l’Empire ottoman en 1914, de nombreux
Levantins quittèrent le pays. On confisqua aussi
les biens des plus riches, mais pas à tous et
pas de façon systématique. Ils ne possédaient
pas, pour la plupart, la nationalité ottomane,
mais la nationalité de leurs lointaines origines
ou, pour bénéficier d’avantages fiscaux (les
étrangers ne payaient pas d’impôts et les
compagnies étrangères étaient taxées à seulement
3%), une nationalité délivrée par complaisance
par une légation jouissant de privilèges auprès
de la Porte (régime des capitulations).
Etablissement Saint-Louis - Haydarpaşa
|
Après la déclaration de guerre, le
gouvernement s’empressa de supprimer les
faveurs accordées par Soliman le
Magnifique d’abord (1534), puis par
d’autres sultans, aux ressortissants des
Etats italiens, français, anglais,
hollandais et suédois, ce qu’il n’avait
jamais pu réaliser jusque là, sous
menace d’intervention militaire (!).
Pour les Levantins nantis, ce changement
de statut allait les contraindre à
quitter le pays avec leur fortune pour
éviter de payer des impôts à l’Etat.
Certains partiront pour l’Europe
occidentale, d’autres pour l’Amérique
(Canada, Etats-Unis).
Dans la foulée des départs précipités,
les Levantins des classes moyennes, les
plus nombreux, prirent aussi le chemin
de l’exil. Il ne s’agissait pas
seulement des Levantins d’Istanbul, mais
de tout l’Empire, y compris les villes
d’Asie Mineure (Izmir,
Tarse, Adana, Mersin,
Alexandrette,
Antioche,
Adapazarı,
Izmit,
Brousse,
Zonguldag,
etc.),
de Thrace
(Silivri,
Lüleburgaz,
Edirne)
et du Proche-Orient ottoman (Alep,
Beyrouth, St Jean d’Acre, Damas, Tripoli
du Liban).
Pour la ville de Kadıköy, la guerre fut
extrêmement coûteuse en nombre
d’habitants, y compris dans la
communauté arménienne dont une petite
partie a été déportée vers la Syrie
(1915), complétée par des départs
volontaires vers la frontière grecque.
Comme dit plus haut, le Traité de
Lausanne acheva le dépeuplement par une
hémorragie de population hellénophone,
qui fut expulsée.
|
La
ville eut bien du mal à se relever de ce
cataclysme, ce qui n’était d’ailleurs pas une
exception ni en Turquie, ni dans le reste de
l’Europe à cette époque. Petit à petit,
l’économie reprit le dessus et dès le milieu des
années 1920, d’anciens habitants revinrent s’y
installer. D’abord des Levantins, puis des Grecs
qui se mêlèrent naturellement aux musulmans
dorénavant majoritaires à Kadıköy.
Les missions catholiques étrangères, qui avaient
fermés momentanément leurs portes, revinrent
aussi pour certaines et retrouvèrent leurs
biens. Mais des lois restrictives sur
l’enseignement limitèrent leur nombre. Par
exemple, on comptait avant 1914, une vingtaine
d’écoles des Sœurs de l’Assomption. Elles
n’étaient plus qu’au nombre de cinq dans les
années 1930. L’école de Sainte-Euphémie de
Kadıköy a été fermée en 1935.
Néanmoins, les années 1930 furent une
période favorable pour Kadıköy et ses
habitants. Le port se développa
considérablement et le commerce
international également, les fortunes se
reconstituèrent, pas toujours dans les
mêmes mains, et la ville pris de
l’ampleur avec le développement de
nouveaux quartiers au-delà du jardin du
phare (Fanaraki / Fenerbahçe), à Kalamiş,
à Bostancı et sur la colline de Göztepe.
Le grand bouleversement qui a eu lieu
pendant la dernière guerre mondiale à
Kadıköy et dans le reste du pays, n’est
pas directement lié au conflit, la
Turquie étant restée neutre.
Sur une proposition de Şükrü Saraçoğlu,
Premier ministre (1942-1946), les
députés votèrent une loi discriminante
sur les taxations.
Ainsi, les Levantins, les
Juifs, les Grecs, Assyriens et les Arméniens
eurent des taxes énormes à payer ce qui,
naturellement les ruina. Ceux qui n’arrivaient
pas à payer, devaient vendre leurs biens, le
plus souvent à bas prix, à des profiteurs de
toutes sortes. Quand cela ne suffisait pas
encore, que les malheureux avaient tout perdu,
ont les envoyait dans un camp de travaux forcés
à Aşkale (Erzurum). Le premier départ
de la gare d’Haydarpaşa
a eu lieu le 27 janvier 1943 avec 32 condamnés.
Ils seront près de 1300 à les rejoindre jusqu’au
3 juillet. En septembre de la même année, la loi
est annulée et les condamnés sont libérés.
Cette
taxation basée sur l’appartenance
ethnico-religieuse est restée en vigueur pendant
plus d’un an. Même si l’époque était au racisme
le plus bas et que dans le reste de l’Europe on
exterminait les Juifs, les Roms et tous ceux qui
n’étaient pas d’accord avec les régimes en
place, cela ne pardonne pas l’attitude des
autorités turques qui ont réussi le double
exploit de ruiner les citoyens non-musulmans et
d’anéantir l’économie turque dans son ensemble.
Les
lésés n’ont jamais été indemnisés par l’Etat.
Beaucoup sont partis du pays n’ayant plus
l’espoir qu’ils trouvent un jour les vraies
valeurs égalitaires qu’Atatürk avait voulu pour
la République. Ceux de Kadıköy qui ont vécu ce
triste moment, se rappelleront longtemps que
leurs compatriotes ruinés par l’Etat et envoyés
dans le camp d’Aşkale, partirent de la gare
d’Haydarpaşa. Et pour ceux qui auraient la
mémoire courte, le nom du stade de Fenerbahçe (Şükrü
Saraçoğlu stadyumu) vient leur rappeler le
Premier ministre fasciste qui a proposé cette
loi. Honteux, même si cet homme a aussi été le
président du club de football de 1934 à 1950.
La
création de l’Etat d’Israël en 1948 a provoqué
une émigration importante de la communauté juive
d’Istanbul et, naturellement cela s’est aussi
ressenti à Kadıköy. Entre 1949 et 1960, une
large majorité des Juifs de Kadıköy sont partis,
particulièrement après les événements de la nuit
du 6 au 7 septembre 1955, quand des bandes
organisées ont mis à sac les quartiers
non-musulmans d’Istanbul et de la région, créant
une véritable terreur. Les principaux
responsables ont été condamnés en 1961, mais le
sentiment d’insécurité des non-musulmans
persista, surtout que les relations avec la
Grèce au sujet
de Chypre,
dégénéraient à la même époque.
En 1964, quand Mg
Makarios, président chypriote, fit régresser le
nombre des députés musulmans au parlement de
Nicosie, la Turquie rétorqua en expulsant les
ressortissants grecs d’Istanbul. Un peu plus de
12 000 personnes devaient quitter le pays dans
l’espace d’une semaine. S’en suivit un véritable
exode de la part des Hellènes
(Rums)
de nationalité turque, dont le 90% de la
communauté quitta la Turquie jusqu'à la fin des
années 1970.
Incendie de la gare en 2010 |
Forum contre la liquidation de la
gare par l'Etat (2013) |
Au marché (çarşı) de Kadıköy |
Confiserie Cafer Erol |
Marché aux Poissons |
Marché de Kadıköy |
Marché de Kadıköy |
Marché de Kadıköy |
Le
marché de Kadıköy est certainement l'un des plus
beaux de toute l'agglomération
stambouliote
Dans
les années 80, la situation se stabilisa avec le
coup d’Etat militaire, ce qui donnait
paradoxalement une sécurité à la population en
général, mais aussi aux non-musulmans. C’est
depuis cette époque qu’il n’y a plus eu de
discrimination entre les différents groupes
ethnico-religieux.
Kadıköy a trouvé son
équilibre depuis lors. La municipalité s’est
développée de manière importante. L’urbanisation
s’est faite sur tout le territoire communal sans
plus laisser de place à la campagne d’autrefois.
Les magnifiques demeures levantines ou
celles
des
pachas n’ont pas toutes disparu, mais désormais
elles sont noyées au milieu d’immeubles qui ont
été construits dans les parcs qui les
entouraient autrefois.
Une bonne adresse pour les viandes
grillées : Restaurant
Çiya Sofrası, Güneşlibahçe Sk. 43
|
Beyaz Fırın est une
boulangerie connue pour ses brioches de
Pâques (Paskalya çöreği) que l’on trouve
toute l’année et sa
limonade maison. Autrefois son nom était
« Boulangerie Bulgare »
et était dans le quartier de Balat.
Dimitri Stoyanof passa à
Kadıköy dans les années 1920 |
La
pâtisserie Baylan est
certainement la
meilleure adresse du
genre à Kadıköy. Depuis
1923 les frères Lenas
sont à l’ouvrage.
On la trouvait autrefois
à Péra sous le nom de
pâtisserie l’Orient,
puis Loryan après 1928.
Elle est connue
notamment pour ses
pralines,
ses truffes au
champagne, et sa fameuse
« Kup Griye »
(coupe
grillée). Mösyö Hanri
s’est fait la main dans
la bonne
ville
de Zurich dans les
années 1960.
|
Yanyalı Fehmi est un
restaurant simple, mais de bonne
qualité.
Leur riz pilaf et les boulettes Yanyalı
sont excellents. Du côté pâtisserie,
que
des bonnes choses : güllaç, zerde,
yoğurt tatlısı,
şekerpare ou ekmek
kadayıfı.
|
Boulangerie
Komşufırın (dans le marché), de
magnifiques
brioches et des
croissants... |
La charcuterie Gözde (Gözde
Şarküteri) a une bonne réputation
depuis
plus de 30 ans. On y trouve des mézès de
première qualité,
des fromages, un grand
choix d’olives et naturellement de la
charcuterie de toutes sortes
|
Jardin de thé de Moda dit aussi jardin
de Bomonti
|
Le restaurant Ciğerci
Hulusi propose de très bonnes brochettes
de
foie de veau et plusieurs autres
spécialités
de la région de Mersin.
|
Le
centre-ville est particulièrement animé avec sa
rue piétonne et son marché aux Poissons qui
attire toujours du monde. L’opéra y est
représenté dans un ancien cinéma, tandis que la
ville déborde d’activités culturelles de toutes
sortes donnant une bonne qualité de vie à ses
habitants.
Kadıköy a une population jeune, dynamique et
intelligente, qui sait se mobiliser quand les
choses ne vont pas et qu’il y a quelque chose à
dire. On manifeste donc souvent dans les rues de
la ville. Des forums de discutions sont créés
sur des places ou dans les jardins publics où
tout le monde peut prendre la parole.
Depuis 1981, le
restaurant Halil Lahmacun propose
toutes
sortes de pitas et les fameux lahmacun.
|
Encore une adresse connue de tous
à
Kadıköy : Özcan Turşucusu
est un
marchand de pickles installé sur la
place depuis 1956.
|
à
Göztepe : la pâtisserie Ejder,
R |
La
confiserie Cafer Erol la plus ancienne
de Kadıköy. Un grand classique !
|
Coupe grillée / Kup Griye |
Şampanya Trüf |
Kulurakya
lambriyatika
(Koulourakia
lambriatika / Κουλουράκια
Λαμπριάτικα)
Le Koulourakia lambriatika est un
biscuit
typique de Pâques.
Ce qu'il vous
faut :
·
1kg 750g de farine
·
125 g de beurre
·
250 g de sucre
·
125 ml de lait
·
3 œufs
·
1 sachet de levure
·
Le zeste d'un citron
·
300 g d'amandes mondées
·
1 œuf battu pour dorer les biscuits
Comment faire ?
*
Travailler le beurre ramolli de
façon à obtenir une pommade
*
Ajouter la farine et le lait en
mélangeant bien
*
Ajoutez ensuite les œufs, la
levure, le zeste de citron et le sucre.
*
Mélanger pour obtenir une pâte
assez molle
*
Abaisser la pâte au rouleau sur 1
cm d'épaisseur environ
*
Découper de fines lanières
*
Plier chaque lanière en deux, les
torsader et former un anneau
*
Saupoudrer les anneaux d'amandes
*
Poser les biscuits sur une plaque
de cuisson et faire cuire 15 à 20 mn à
four moyen (180° C)
*
Laisser refroidir avant de les
servir durant la fête de Pâques |
|
Les pralines de chez Baylan
*****
Ne pas fumer
Mais pour les accros, svp
jetter les mégots dans la boîte |
Naturellement les autorités voient de mauvais
œil les mouvements populaires de Kadıköy et à
chaque fois qu’une grande manifestation est
prévue au centre d’Istanbul, les lignes de
bateaux, de bus et de métrobus sont coupées afin
de freiner les mouvements contestataires qui
pourraient s’y rendre.
Cela
ne fonctionne pas toujours et parfois la
détermination des gens de Kadıköy va au-delà des
prévisions des pouvoirs publics. Ainsi, au mois
de juin 2013 lorsque les autorités ont bloqué
toutes les voies de communications avec le
centre d’Istanbul (place du Taksim), les
habitants de Kadıköy y sont allés à pied (!).
Marchant toute la nuit, ce sont plus de 40 000
personnes qui franchissaient le pont du Bosphore
à l’aurore. Une gifle que le gouvernement n’est
pas prêt d’oublier.
La ville de Kadıköy peut être fière de sa
jeunesse qui est aussi courageuse qu’exemplaire.
Les gens de
Kadıköy en colère passent le pont du Bosphore
à
pied pour rejoindre la place du Taksim
Les gens de
Kadıköy en colère passent le pont du Bosphore
à
pied pour rejoindre la place du Taksim
(juin 2013)
Kadıköy est reliée à Istanbul par de nombreuses
lignes de bateaux, le métrobus, des dolmuş et
des bus. Depuis 2013, une ligne de métro est
ouverte, passant sous
le Bosphore de Thrace.
Le
tourisme dans la municipalité n’est pas une part
essentielle de l’économie. Les voyageurs
étrangers se contentent souvent d’aborder juste
le centre-ville et surtout son fameux marché (çarşı),
souvent en utilisant le vieux tramway qui fait
un ring de 2,5 km. Certains, et notamment les
Arabes du Golfe, aiment se rendre dans les
magasins de luxe de la Bağdat Caddesi.
Fête du marché historique (2013) |
Le fleuve Kurbağalıdere |
La vallée de Kurbağalıdere avec le stade
de Fenerbahçe |
Une statue du footballeur Lefter
Küçükandonyadis au parc Yoğurtcu |
Plage de Caddebostan |
Villa Ragıp Sarıca (1906) par le
Prussien Carl Friedrich Jasmund |
Les
plages de Suadiye, Caddebostan et Bostancı ont
un peu passé de mode, ce qui a contribué au
désintéressement des touristes étrangers à ces
quartiers excentrés.
Le tourisme d’affaires prend lui, de
l’importance et de nombreux hôtels se sont
construits ces dernières années dans toute la
municipalité de Kadıköy, particulièrement à
Bostancı et à Göztepe, des quartiers cossus qui
sont assez proches de l’aéroport international
de Sabiha Gökçen. Vers le centre, les
infrastructures hôtelières sont plus anciennes
et moins coûteuses.
Le club de sports de
Fernerbahçe
|
|
Le premier club de football de
Kadıköy a été fondé en 1899 par
deux Levantins, James La
Fontaine et Horace Armitage sous
le nom de Football Club de Cadi-Keuy.
C’est donc bien après la
création du premier club de
football de l’empire, le Hermès
AC en 1875 (qui deviendra en
1923 le FC Péra). Dans les
années 1890 les clubs se
multiplièrent, notamment à Izmir
qui possédait trois clubs. A
Istanbul,
le
quartier de Kurtuluş (Tatavla)
avait lui aussi son association
sportive qui existe encore de
nos jours.
Les deux clubs de la capitale
ottomane étaient issus de la
communauté hellène (rum) et il
fallu attendre 1901 pour qu’une
équipe turco-ottomane soit créée
à Kadıköy sous le nom anglais de
Black Stockings FC. Il n’existe
que pendant une saison. |
Trois autres clubs allaient
encore être fondés à Kadıköy en
1903 et 1904, soit le FC Moda (anglo-levantin),
le FC Elpis (grec) et le HMS FC
Imogène (anglo-levantin). Ils
furent tous trois dissous en
1909 et 1910. Le FC Cadi-Keuy
résistant jusqu’en 1912.
Fenerbahçe SK est fondé en 1907.
Il rassemble essentiellement des
joueurs des autres clubs de
Kadıköy, majoritairement des
Levantins et des Grecs, mais
aussi des Turcs.
C’est le seul des anciens clubs
de Kadıköy qui parviendra dans
les compétions internationales,
se rangeant en bonne place au
niveau européen.
Le stade se trouve dans le
quartier de Fenerbahçe
(autrefois Fanaraki). Il a été
construit sur le terrain où se
déroulaient les tous premiers
derbys des équipes ottomanes,
puis turques, dans la plaine
appelée « Papazın Çayırı »
|
Le Football Club de Kadıköy a été
fondé en 1899 et fonctionna jusqu’en 1907.
Plusieurs joueurs ont rejoint le club de
Galatasaray.
Seuls quelques noms sur cette photo
nous sont parvenus. Debout, 4e depuis
la droite : Aleko Darmis.
Assis, 3e
depuis la gauche : James La Fontaine et 4e
Horace Armitage.
Photo vers 1900 prise par le
studio Th. Servanis, Cadi – Keuy,
Constantinople. Le Football Club Levantin était
d’Izmir.
Il joua contre un autre club levantin
d’Istanbul en 1905. Les noms des joueurs sont :
Edwin Charnaud, Percy La Fontaine,
Albert Whittall, Godfrey Whittall, Edward Whittall,
Donald Whittall, Herbert Whittall, Zarek
Kuyumcuyan, Edouard Giraud,
Jacques Giraud,
Henri Joly.
Merci au site consacré aux Levantins d’Izmir et
d’Istanbul :
http://www.levantineheritage.com |
*
* * *
Le concile de Chalcédoine
L’empereur romain Marcien sous l’influence de sa
femme Pulchérie, convoqua le IVe concile
œcuménique en 451
à
Chalcédoine. Il eut lieu
entre le 8 octobre et le 1er novembre
dans l’église Sainte-Euphémie qui se trouvait en
dehors de la ville, en présence de 339 évêques
orientaux et 4 évêques occidentaux (de l’Eglise
de Rome).
Tableau représentant le miracle d'Euphémie au concile. Il
se trouve l'église
Sainte-Euphémie de Kadıköy en
dessus de la fontaine sacrée Aya
Paraskevi
Le concile se déroula en 16 sessions et proclama
28 canons.
Recueillant l'héritage des conciles précédents,
Chalcédoine constitue une étape décisive dans
l'élaboration du dogme chrétien.
On créa également la Pentarchie en ajoutant
Constantinople et Jérusalem aux trois
patriarcats d’origine : Rome, Antioche et
Alexandrie.
Par ailleurs, on y traita des querelles
théologiques sans arriver à les résoudre puisque
les Eglises d’Antioche et d’Alexandrie
rejetteront les conclusions du concile, ce qui
aboutira à
la création d’une Eglise copte pour
l’Egypte et d’une Eglise jacobite pour la Syrie,
toutes deux qualifiées de monophysites (une
seule nature en Jésus Christ, cette dernière
ayant absorbée sa nature humaine), en opposition
aux dyophysistes adeptes de l’union hypostatique (un
seul Christ reconnu en deux natures, sans
confusion, sans changement, sans division et
sans séparation).
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L'empereur Marcien
Selon l’historien Nicéphore, les évêques du
concile n’arrivaient pas à se mettre d’accord
sur la question de la nature du Christ. Deux
camps s’opposèrent et ils en vinrent à laisser
Dieu trancher la question. Ils déposèrent dans
le tombeau de sainte Euphémie, les exposés des
deux doctrines et prièrent. Quand on ouvrit le
tombeau quelques jours plus tard, la sainte
tenait dans sa main droite la thèse orthodoxe,
tandis que la thèse hérétique se trouvait à ses
pieds. Le miracle eut lieu le
11 juillet
451 et
est commémoré par les Eglises orthodoxe et
catholique chaque année à cette date. Les
conclusions du concile de Chalcédoine ne
laissent aucune place à ce récit.
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Rome refusa le 28e canon qui plaçait
le patriarcat de Constantinople au second rang
dans l’ordre de préséance en lui accordant le
pouvoir de sacrer les métropolitains et les
évêques des diocèses du Pont, de l’Asie
proconsulaire, de la Thrace et des diocèses
des territoires occupés par les barbares.
C’est le dernier grand concile œcuménique
mettant en place les structures de la
chrétienté, mais il divisera de façon durable
les Eglises orientales.
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Sainte
Euphémie
vierge
martyre de
Chalcédoine
Sa vie, ses
reliques, son église
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Euphémie est née à
Chalcédoine en 289 et y est morte
martyre le 16 septembre 303. Elle
qualifiée de sainte majeure ou de grande
martyre (megalomartyre) et vénérée par
l’Eglise orthodoxe et l’Eglise
catholique. Fête le 16 septembre et
commémoration le 11 juillet du miracle
survenu sur son tombeau pendant le
concile œcuménique de Chalcédoine en
451.
Elle
était d'une famille chrétienne
aisée, dont le père était sénateur à
l’époque des persécutions de Dioclétien.
Selon la tradition, ne supportant plus
de voir ses coreligionnaires torturés
par le juge Priscus, elle se dénonça à
se dernier. Jetée en prison et torturée,
on lui trancha la tête selon certains ou
elle fut jetée aux fauves, selon
d’autres.
Ses parents recueillirent la dépouille
et l’ensevelirent à proximité de la
ville. Plus tard, quand les persécutions
contre les chrétiens avaient cessées, on
fit bâtir un martyrium circulaire au
même endroit et l’on y plaça les
reliques dans un sarcophage en argent.
Une église dédiée à la sainte fut
également édifiée à côté du martyrium.
La relique était réputée pour un
épanchement de sang reproduit chaque
année, le 16 septembre. Le sang frais
dégageait une « céleste odeur », selon
les anciens textes. Il était recueilli
et distribué dans des ampoules en verre
et était sensé guérir les malades.
Selon la tradition, les Perses qui
avaient envahi Chalcédoine essayèrent de
détruire les reliques par le feu, mais
elles restèrent miraculeusement intactes
et du sang coula par un des trous qu’ils
avaient faits dans la châsse.
Le miracle de sainte Euphémie |
Un autre miracle s’accomplit
dans le tombeau de sainte
Euphémie en 451 lors du IVe et
dernier concile œcuménique. Les
Pères des Eglises locales
n’arrivaient pas à s’entendre
sur la nature du Christ. Les
monophysites (une seule nature
divine) s’opposaient aux
dyophysistes (double nature,
divine et humaine). Sur
proposition du patriarche
Anatole de Constantinople, on
soumit au Saint-Esprit la
décision du litige par son
messager sainte Euphémie.
Le tombeau fut ouvert et l’on
plaça les deux rouleaux scellés
contenant les deux thèses sur la
poitrine de la sainte en
présence de l’empereur Marcien
et de l’impératrice Pulchérie.
Le tombeau fut à nouveau scellé
et un gardien fut placé devant
pour le surveiller. Pendant
trois jours, les deux parties se
sont imposées un jeûne strict et
ont prié. Au bout des trois
jours, l’empereur et le
patriarche firent ouvrir le
tombeau en présence de tous les
participants au concile. Le
rouleau des dyophysistes était
dans la main droite d’Euphémie,
tandis que le rouleau des
monophysites était à ses pieds.
Ainsi la thèse dyophysiste fut
adoptée par le concile de
l’Eglise universelle. Les
patriarcats d’Antioche et
d’Alexandrie rejetèrent
l’ensemble des décisions du
concile et évoluèrent séparément
jusqu'à nos jours. L’Eglise
d’Arménie qui n’avait pas envoyé
de représentant au concile, le
rejeta également un siècle plus
tard.
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La première église Sainte-Euphémie a été
construite dans les environs de
Chalcédoine au IVe siècle. Elle fut
détruite lors de l’invasion des Perses
vers 620. Les reliques furent
transportées à Constantinople où
l’empereur Constantin II les fit placer
dans une salle octogonale du palais
d’Antiochos sur l’Hippodrome. Le nouveau
sanctuaire devint
la nouvelle église
Sainte-Euphémie de l’Hippodrome (Ἁγία
Εὐφημία
ἐν
τῷ
Ἱπποδρόμῳ
/ At Meydanı Aya Öfemi Kilisesi)
où l’on pouvait y voir et y vénérer les
reliques saintes.
Quoi qu’il en soit, c’est bien Sainte-Euphémie
de l’Hippodrome que l’empereur
Constantin V profana pendant la période
iconoclaste et qu’il fit jeter les
reliques saintes à la mer.
Encore endommagée lors du pillage de la
ville par les Latins en 1204, l’église
survécut toutefois jusqu'au milieu du
XVe siècle. A la fin du XIIIe siècle,
des fresques illustrant la vie et la
mort de Sainte-Euphémie ont été
réalisées. On a trouvé quelques
fragments lors des fouilles entre 1942
et 1952 qui ont également permis la
découverte d’une partie du palais
d’Antiochos, mais qui fut recouverte
dans les années 1950 par le nouveau
palais de Justice.
Cérémonie du miracle de sainte Euphémie
au patriarcat de Fener le 11 juillet
(2013)
Mais que sont devenues les
reliques de sainte Euphémie ?
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Il y a plusieurs versions sur le devenir
des reliques après la profanation de
l’église par Constantin V.
Selon la tradition byzantine, le
reliquaire avec les reliques auraient
été récupérés par des armateurs (Sergius
et Sergonos) qui les auraient remis à
l’évêque qui les aurait cachés dans une
crypte à Sillybrie (Silivri).
En 797 ou 798 l’impératrice Irène fit
transférer les reliques solennellement
à Constantinople. Pendant l’occupation
latine (1204-1261) des ossements ont été
prélevés par des Croisés, dont le crâne
qui fut emporté à l’abbaye de Lucelle
(en France actuelle). A la Conquête de
Constantinople les restes de la sainte
suivirent le patriarcat à l’église
de la Théotokos Pammakaristos
entre la 4e et 5e
colline. Plus tard le patriarcat a été
transféré à
l’église
Saint-Georges dans le Phanar (Fener)
avec les reliques. Elles y sont
toujours.
Une version plus « miraculeuse » de
l’histoire, fait échouer les reliques
jetées à la mer par Constantin V, sur le
rivage de l’île de Lemnos. Elles furent
recueillies par deux pêcheurs, puis
transférées à Constantinople en 796.
Une version encore plus « miraculeuse »
fait disparaître mystérieusement le
sarcophage et les reliques de
Constantinople qui réapparaissent le 13
juillet 800, sur la côte istrienne au
pied de la bonne ville de Rovigno,
aujourd’hui Rovinj en Croatie.
Les reliques et le sarcophage (en
marbre) sont en la cathédrale de Rovigno
qui est dédiée à sainte Euphémie qui est
aussi la sainte patronne de la ville.
Ruvèigno en istro-romanche, Rovinj en
serbo-croate, Rovigno en italien,
Ryginion en byzantin, Rovinyo en turc
:
La cathédrale-basilique Sainte-Euphémie
On trouve d’autres reliques de la sainte
en Italie, en France et en Suisse. Elles
ont des origines moins mystérieuses, car
la plupart du temps il s’agit
d’ossements dérobés par les Croisés lors
du pillage de Constantinople en 1204.
Toutefois, bien avant cette date,
différents patriarches de la capitale
byzantine avaient fait dont de fragments
à des églises provinciales.
C’est le cas par exemple pour les
ossements retrouvés à l’intérieur de la
tombe de saint Apollinaire à Ravenne en
1686 qui étaient accompagnés d’un
parchemin archaïque indiquant l’origine
constantinopolitaine des reliques. La
cathédrale Saint-Apollinaire in Classe a
été construite au VIe siècle, après que
les Byzantins aient conquis la Romagne
sur les Goths en 540. Elle est connue
pour ses mosaïques byzantines et est
classée dans la liste du patrimoine
mondial de l’UNESCO. La tombe de saint
Apollinaire et les reliques de sainte
Euphémie se trouvent sous l’autel.
Ravenne, la basilique :
La tombe de saint
Apollinaire et les reliques
de
sainte Euphémie se trouvent sous
l’autel.
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On ne sait pas vraiment comment
est arrivé le bras droit de
sainte Euphémie dans le village
d’Irsina (5 000 habitants), dans
la province de Matera en
Basilicate (Italie), mais il
pourrait bien s’agir d’un butin
de guerre croisé.
Il se trouve dans une châsse
d’argent dans la cathédrale
Notre-Dame de l’Assomption
(Santa Maria Assunta). Tous les
16 septembre il est exhibé à la
foule lors d’une procession à
travers la cité avec la statue
de sainte Euphémie et celle de
Notre-Dame de la Providence. |
Le bras et la main de sainte
Euphémie dans leur reliquaire |
Le village d'Irsina
A droite :
Statue de sainte Euphémie
à San Mauro La Bruca dans
la province de Salerne en
Campanie |
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D’autres reliques apparaissent encore au
fil des siècles en France, notamment en
1454 à l’abbaye bénédictine de
Montier-en-Der en Haute-Marne ou à la
Sorbonne de Paris en 1606 lorsqu’un
grand maître de l’Ordre de Malte, Aloph
de Vignacourt, fait dont d’une relique
de la sainte ayant été transférée
d’abord à Rhodes, puis en l’église
Saint-Jean à La Valette (Malte).
L’une des principales reliques (le
crâne), a été emportée par les Croisés
originaires de l’Evêché de Bâle et du
Comté de Ferrette (Pfirt) après le
pillage de Constantinople en 1204.
Plusieurs reliques arrivèrent à l’abbaye
de Lucelle, dont le crâne qui fut sauvé
lors du pillage de la région par Anglais
en 1375 (à chacun son tour).
Les Français détruisirent la
quasi-totalité de l’abbaye après en
avoir chassé les moines et confisqué
leurs biens en 1804. Toutes les reliques
qui y étaient conservées purent
néanmoins être sauvées et éparpillées
dans les églises des villages voisins,
actuellement sur les deux côtés de la
frontière helvético-française. Ainsi les
églises paroissiales de Miécourt,
Pleigne, Charmoille, Liebsdorf, Oltingen
ou Ferrette ont pu protéger les reliques
sacrées de Lucelle, mais toutes ne sont
pas arrivées jusqu'à nous.
L’église catholique Sainte-Catherine du
village de Bouxwiller (Buxwiller) hérita
du crâne de sainte Euphémie qui était
exposé dans un reliquaire en métal
argenté, comme le sarcophage d’origine à
Chalcédoine. Il a été volé le 21
décembre 2008.
Il est intéressant de noter au passage,
que le petit village de Charmoille dans
le Jura suisse, proche de Lucelle où se
trouvait le crâne d’Euphémie de
Chalcédoine ramené par les Croisés, a
été le lieu où le poète et psychiatre
Ferenc Rákóczy a grandi. Né à Bâle le 22
novembre 1967, il est l’un des
descendants
de Ferenc
(François) II Rákóczi de Transylvanie
qui
trouva refuge auprès de la Porte. Décédé
à
Tekirdağ (Rodosto)
en 1735, il a été enterré en l’église
Saint-Benoît d’Istanbul
dans des conditions pas très claires, ce
qui déclencha une rumeur sur son
immortalité.
Rumeur toujours
vivante.
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Description des principaux quartiers figurant
sur cette carte :
Eyüp (Eyoub),
Fener
(Phanariot Quarter),
Hippodrome,
Corne d'Or (Chrysokeras),
Kasımpaşa (Kassim Pasha),
Kurtuluş (St. Dimitri),
Dolapdere (Yeni Shehr),
Péra,
Galata,
Tophane,
Fındıklı (Fundoukli),
Beşiktaş (Beshicktash),
Üsküdar (Skutari),
Kadıköy (Kadikeui),
Sarayburnu (Acropolis of the Greek Byzantium)
Carte de Turquie
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Plan du métro
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