Çukurcuma est un quartier tranquille en
contrebas de la colline de
Péra, dans la
petite vallée qui sépare les quartiers de
Cihangir et de
Galatasaray, et se termine à
Tophane, à l'entrée
de
Galata la génoise. La zone est
comprise dans les quartiers officiels de Kuloğlu
et Firuz Ağa.
La limite du quartier bourgeois passait par ce
vallon et était autrefois très nette. D’une
côté, les rues Faikpaşa, Ağa Hamamı,
Turnacıbaşı
et Hayriye sont bordées de beaux immeubles,
parfois Art nouveau, tandis que la rue Çukurcuma
qui longe la colline, avait des maisons plus
modestes, le plus souvent en bois. Les
différences sont moins marquées aujourd’hui,
mais on peut toutefois constater encore cette
réalité.
Délaissé comme le reste de
Péra
à partir des années 1940-1950, Çukurcuma a vu
s’installer des familles originaires de l’est de
la Turquie. Les habitants d’origine, le plus
souvent latins pour la partie supérieure et
grecs catholiques dans la partie inférieure, ont
quitté petit à petit le quartier. Certains se
sont installés dans les quartiers au nord de
Péra :
Pancaldi, Feriköy,
Bomonti,
Nişantaşı.
D’autres ont quitté la ville suite à des
affaires politiques entre 1945 et 1960.
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Depuis une dizaine d’années, il y a eu
de nombreuses restaurations d’immeubles,
ce qui a contribué à faire changer la
population. Des familles modestes
anatoliennes ont quitté les lieux pour
faire place à une classe moyenne
stambouliote. Il reste aussi quelques
vieux habitants d’origine, surtout des
Levantins et quelques Grecs catholiques
dans le bas du quartier. Quelques
Arméniens y résident aussi.
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En 2004, l'inauguration de la "Rue
Française" a eu lieu, permettant aux
Stambouliotes des classes moyennes et
supérieures de mieux faire connaissance avec
Çukurcuma.
Il s'agit en fait de trois ruelles, dont la rue
d'Algérie, qui forment un ensemble complètement
restauré et destiné aux commerces plutôt de
luxe. Toutes les boutiques, les cafés, les
restaurants et les hôtels, portent des noms
français.... ce qui fait oublier que le quartier
a toujours été latin, mais jamais français.
Rue Française |
Ecole italienne |
Rue Turnacıbaşı, Desperate House Wine |
Rue Faik paşa |
Moquée de Çukurcuma |
Çukurcuma Caddesi, au fond le lycée
italien et la tour de Galata |
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Plusieurs hôtels ont ouverts leurs
portes depuis peu et on y trouve
également pas mal d’appartements de
vacances. Le lieu est idéal pour qui
cherche un peu de calme dans le centre
de la ville, tout en ayant un accès
facile au tramway, métro, bus, etc.
Çukurcuma c'est avant tout le quartier
des antiquaires et cela depuis de
nombreuses années. On y trouve de tout,
à tous les prix, mais souvent trop cher.
La brocante côtoie l'antiquité, dans un
plaisant mélange de style étalé sur le
trottoir pendant les beaux jours. |
Çukurcuma
est connu aussi pour ces eaux. C'est une sultane
qui en a demandé l'exploitation au XVIIIe siècle
et on ne trouve pas moins de quatre hammams,
dans un rayon de 200 mètres.
Vision sur Çukurcuma |
Rue Faik Paşa |
Rue Turnacıbaşı |
Rue Faik Paşa |
Çukurcuma Caddesi |
Çukurcuma Caddesi |
Rue Faik Paşa |
Plusieurs écoles sont encore en activité à
Çukurcuma ou en bordure du quartier, comme les
deux
lycées italiens,
l'école
française Sainte-Pulchérie, celle de
Pierre Loti et
le
lycée grec Zoğrafyon.
On y trouve également des écoles publiques
turques, mais les deux écoles primaires
grecques, l'école bulgare et l'école primaire
italienne n'existent plus.
Côté architecture, c'est l'Art nouveau qui
domine. Pour cause d'incendie, il n'y a presque
pas d'immeubles antérieurs à 1871, mais les plus
importants et les plus beaux sont des années
1880 - 1890.
Comment bien
visiter ce quartier ?
- en suivant notre itinéraire détaillé :
le sud de Péra
- en ayant un guide-conférencier privé :
Péra, le cœur des
quartiers latins
- voir aussi :
Rue Alléon et
quartier de Cihangir
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