Istanbul -
centre historique
Mairie de
Beyoğlu
Quartier de Tünel
(à Péra)
Tünel est le quartier tampon entre
Galata
et
Péra.
Près de tout, on y trouve de tout, mais surtout,
des cafés et des galeries d'art.
C'est le Montmartre stambouliote, les poètes et
les écrivains, les nostalgiques du vieux Péra,
les journalistes inconnus et les peintres
peinturlureurs, tout le monde s'y donne rendez-vous
en fin d'après-midi ou en soirée. La rue Sofyalı
Sokak, les alentours du passage du Tunnel,
Asmalımecit et la Mesrutiyet Caddesi, sont de
ces rues bohèmes où il fait bon prendre le temps
de vivre.
Autour de la place du Tunnel et rue Galip Dede,
il y a toujours des musiciens. En effet, c'est
leur quartier, on y trouve non seulement des
disquaires, mais aussi un grand nombre de
magasins d'instruments de musique, voire des
fabricants, comme ces artisans arméniens qui
tapent toujours à la main, les fameuses cymbales
d'Istanbul.
Autrefois, quartier juif ashkénaze, on trouve
encore quelques habitants de cette communauté
dans les parages, mais de manière générale,
Tunnel est maintenant très mélangé ethnico-religieusement
et on y trouve des lieux de cultes divers, comme
une mosquée, trois temples protestants, le Grand
Rabbinat et deux églises latines.
Tramway hippomobile vers 1880
Place du Tunnel vers 1880
Défilé devant le
passage du Tunnel,
années 1930
Les
limites du quartier ne sont pas définies, mais
on peut y inclure la rue Asmalımecit et le haut
de la Postacılar. Respectivement on trouve dans
la première une concentration de tavernes et la
seconde trois églises (à chacun son culte). La
place du Tunnel (Tünel Meydanı) et le haut des
rues İlk Belediyesi et Galip Dede, s’inscrivent
au côté sud.
Historiquement, Tünel tout entier fait partie de
Péra dont la Grand’ Rue (İstiklal Caddesi)
allait autrefois jusqu'à la tour de Galata. De
nos jours, on a plutôt tendance à tenir la place
Tünel comme limite entre Péra et Galata. Mais en
tous les cas, Tünel est l’expansion première de
la ville latine de Galata.
Cette ville tenue par une colonie génoise,
possédait également quatre communautés juives
importantes (séfarade, ashkénaze, caraïte,
marrane). Ceux qui étaient concentrés à l’est de
la grande tour, les ashkénazes, vinrent
s’installer progressivement sur le haut de la
colline. Souvent, ils fabriquaient et vendaient
sur place des instruments de musique à cordes.
C’est la construction du métro en 1871-75 entre
Galata et Péra qui donna le nom à la place sur
laquelle est située la station supérieure (gare
de Péra). Cette ligne, l’une des plus anciennes
au monde, ne couvre qu’un peu plus de 600 mètres,
mais évite une montée pénible de la colline de
Galata pour le piéton et est un véritable gain
de temps. Vu la topographie stambouliote, on
renonça par la suite, à l’expansion du métro
tout en favorisant le développement du tramway.
Il n’y a pas de bâtiments très anciens à Tünel
et le grand incendie de 1831 à donner le coup de
grâce à ceux qui existaient à cette époque. Le
couvent des derviches
tourneurs est l’exception confirmant
la règle, puisque c’est la construction la plus
ancienne du quartier. Les « palais », (ambassades
étrangères) et les églises furent reconstruits
après le grand incendie, mais c’est surtout à
partir de la seconde moitié du XIXe siècle que
Tünel, comme tout le reste de Péra, se développa
de façon très significative. De beaux immeubles
bourgeois furent construits le long de la Grand’
Rue et dans les rues adjacentes.
La
première mairie (İlk
Belediyes) a été construite un peu en
contrebas de la place Tünel en direction de
Şişhane, ce qui donna encore plus
d’importance au quartier.
Le
bâtiment servant de « gare » à la station
supérieure du métro (Metro Han) a été érigé en
deux temps. D’abord on y a construit de solides
bases, mais le haut de l’immeuble a été édifié
quelques années plus tard. Provisoirement, les
bases ont été recouvertes d’un toit à deux pans
avec une charpente tout en bois, ce qui donnait
un aspect alpin à l’ensemble.
Les autres immeubles importants sont : le lycée
allemand, la Teutonia, le Grand Rabbinat de
Turquie, les palais de Suède, de Hollande et de
Russie, le lycée juif, les églises Sainte-Marie
Draperis et de Terre-Sainte, les temples de
Crimée, des calvinistes et des luthériens,
l’ancien consulat russe, les passages Tünel,
Oriental, de Syrie, Salty.
Plusieurs immeubles bourgeois sont de véritables
chef-d’œuvre, notamment les maisons Helbig,
Botter, Ravouna ou Barnathan. D’autres
constructions moins exubérantes offrent aussi un
intérêt certain comme les maisons Holstein,
Camondo, Asseo, Donizetti ou Decugis.
Bien
que la plupart des immeubles du quartier aient
été restaurés ces dernières années, il y a
encore plusieurs bâtiments délabrés. Les
promoteurs ont un œil intéressé sur l’évolution
du quartier et des projets pas toujours heureux
sont sur la table. Il y a parfois des
controverses, comme pour le projet démesuré pour
l’ancien consulat russe
(Narmanlı Han) qui pourrait devenir
un hôtel de luxe en y ajoutant plusieurs étages.
Les habitants du quartier sont mobilisés pour
que le projet n’aboutisse pas.
Les habitants d’origine sont partis
majoritairement dans les années 1970. Ils ont
été remplacés par une population de provenance
rurale cadran mal avec le glorieux passé du
quartier. Ce n’est que depuis la fin des années
1990, que des Stambouliotes d’origine sont
revenus s’installer dans le périmètre. Toutefois,
beaucoup d’immeubles ont été aménagés en hôtels,
ce qui fait diminuer le nombre des habitants.
Certains hôtels sont tout à fait charmants et
reprennent le caractère ancien du quartier. De
belles restaurations sont à constater, comme
l’hôtel Georges, le Galata Antique (maison
Decugis), le Ravouna 1906 ou l’hôtel Kumbaracı.
Café Markiz |
Cité de Syrie (Süriye Pasajı) |
Passage Salty (Salti Pasajı) |
Deux fautes dans le nom ! |
Rue Postacılar |
Rue Postacılar |
Le nom de la maison Asseo est écrit
en caracteres latins,
ottomans et hébraiques |
Rue Asmalımecit |
Grand'Rue de Péra |
Détails avec la date hébraique |
Ancien consulat russe |
Maison Holstein |
Passage du Tunnel (Tünel Pasajı) |
Maison aux Céramiques (Çimili Han) |
Passage Salty (Salti Pasajı) |
Nettement moins de monde les jours
de neige
Rue Galip Dede |
Place du Tunnel (Tünel Meydanı) |
Place du Tunnel (Tünel Meydanı) |
Habitante décoiffée du quartier |
Rue Kumbaracı Yokuşu |
Rue Galip Dede |
Chez Lebon, tout est bon ! |
Il y a souvent des manifestations a
Tünel, de jour ... |
.... comme de nuit |
Manifestation pour la protection de
l'ancien consulat russe |
Contestation passive |
De
la place Tünel à la rue Asmalımecit les tavernes
sont partout. Ici, c’est le haut lieu des fameux
mézès turcs et, naturellement, le rakı coule à
flot. D’autre part, des cafés à la mode et des
boîtes connues sont aussi présents, ce qui fait
que les soirées sont fort animées, car les
sorties ne sont pas exclusivement réservées à la
jeunesse dans ce quartier.
Le voyageur étranger qui, lors de sa visite de
la ville, raterait le quartier de Tünel, ne
pourrait pas dire à ses amis à son retour, qu’il
a « vu » Istanbul. Indiscutablement il lui
manquerait une partie de l’essentiel.
Café-restaurant Komün, rue İlk Belediye |
Fameuse taverne Asmalı Cavit |
Rue Sofyalı |
Le paradis des mézés turcs |
Chez Yakup |
Trés connue aussi cette taverne |
Rue Sofyalı |
Café Ravouna |
Café Leb-i Derya |
Café Markiz |
Fameuse boîte |
Café Ravouna |
Elle vient de fermer ses portes |
Journal grec imprimé au Passage de Syrie |
Aux alentours de la place Tünel |
Le journal en judéo-espagnol est
largement diffusé dans le quartier |
Ancien wagon du métro restauré |
Le Tünel relie Galata
à
Péra
|
Anciennes réclames
Carte de Turquie
/
Plan du métro |