Cihangir est un quartier de la municipalité de
Beyoğlu, à la limite du
vieux Péra. Perché sur une colline, il domine
le Bosphore et
fait face à la colline palatine. Le quartier actuel de Cihangir est restreint
par rapport à ce qu’il a été autrefois. Il est délimité à l’ouest par l’avenue
Sıraselviler
qui part de
la place du Taksim en
direction du
Bosphore
et de Tophane. Elle
change de nom devant la petite
mosquée
de Firuz Ağa et
devient la Defterdar Yokuşu qui est connue de tous sous le nom d’İtalyan Yokuşu
(Montée des Italiens). Au sud, Kılıçalipaşa et Ömer Avni sont les noms des
quartiers qui correspondent respectivement à
Tophane
et Fındıklı. Enfin, à l’ouest, le quartier de
Gümüşsuyu.
Mosquée
de Cihangir et le
Bosphore
en d'autres temps
Entre Cihangir et Gümüşsuyu, 1941. La note en rouge indique l'emplacement de
l'actuel hôtel Marmara
Le vallon qui sépare Gümüşsuyu et Cihangir. Au fond la Kanzancı Yokuşu.
A droite, la 1ere note indique le consulat de Belgique, rue Sıraselviler - 1941 -
La colline de Cihangir commença à s’urbaniser dès la fin du XVIIIe siècle et le
début du XIXe. Les maisons étaient en bois uniquement et la population nettement
orthodoxe (Roums / Grecs). Quelques musulmans étaient installés en contrebas, au
fond de la petite vallée de Tophane avec des Grecs catholiques.
La limite entre
le vieux Péra et Cihangir est atténuée de nos jours, mais autrefois elle était
nette : Péra était pourvue d’immeubles bourgeois, tandis que Cihangir comptait
essentiellement des maisons en bois de hauteur plus modeste.
Dans les années 1920, tout le quartier a brûlé jusqu’aux portes de Péra, juste
en dessous de l’hôpital Allemand (Alman Hastanesi). L’incendie emporta également
toutes les maisons de la zone nord-est qui portait jusque là le nom de Sormagir
(Sormaguir sur les anciens plans). La reconstruction fut lente et commença dans
la partie supérieure du quartier où l’on édifia de beaux immeubles, parfois Art
nouveau, dans le style et la ligne de Péra.
La population était essentiellement orthodoxe jusque dans les années 1960-1970,
puis vint s’installer des familles musulmanes et, depuis la fin des années 1980,
des étrangers surtout européens. Aujourd’hui, Cihangir est un quartier
cosmopolite où se côtoient des musulmans, des orthodoxes, des Arméniens, des
Juifs, des Levantins et des étrangers.
Les années 1970 ont vu non seulement un changement dans la population, mais
aussi dans le style architectural. Les vieilles maisons de bois disparaissant
les unes après les autres, pour faire place à des immeubles tout en béton, sans
aucun cachet. Cela est vrai surtout dans le sud du quartier.
Cihangir est l'un des quartiers les plus chers de la municipalité de Beyoğlu.
Les prix pratiqués pour les logements ne sont pas forcément justifiés, mais sont
le résultat d’une population étrangère dont les loyers sont souvent payés par
des entreprises étrangères aussi. Par comparaison, pour une surface équivalente,
les loyers du quartier chic de
Nişantaşı, sont 20% moins élevés.
Hôtel Heirloom |
Elvan, pâtisserie connue du quartier |
Il y a toujours de bonnes âmes pour s'occuper
des nombreux chats de rue
de Cihangir |
Vue de la terrasse du restaurant Doğa Balık
|
Vue de l'hôtel
Amedros Suites |
Cihangir : manifestation contre la destruction
du parc Gezi (juin 2013) |
Cihangir est agréable à vivre, notamment pour sa proximité des vieux quartiers
latins (Péra) et aussi pour sa vie de quartier. On y trouve de petits
supermarchés, des épiceries fines, des pâtisseries renommées, de bons
restaurants et de beaux cafés, des hôpitaux, un parc public, un couvent de
derviches et quatre petites mosquées ainsi qu'une église orthodoxe à l'extrémité
nord.
Depuis les années 2000, c’est un endroit devenu à la mode et où les stars aiment
parfois s’y montrer.
Café & Restaurant Rafineri, une bonne adresse |
Mosquée
de Firuz Ağa dite mosquée
Verte
|
Les joies de l'hiver |
Jour de neige |
Parc de Cihangir |
Pâtisserie Savoy, rue Sıraselviler,
Cihangir |
Touristiquement
ce n’est pas un endroit où l’on trouve beaucoup de témoins du passé. Toutefois,
sa proximité avec Péra et sa tranquillité en font un quartier de plus en plus
prisé par les voyageurs voulant partager la vie stambouliote avec les habitants.
Aux anciens hôtels (Cihangir, Villa Zurich, etc.), sont venus s’ajouter de
nouveaux établissements, dont plusieurs de haute catégorie. On trouve aussi de
nombreux appartements à louer dans tout le quartier. Une concentration d’hôtels
se trouve entre la place du Taksim et l’hôpital Allemand.
Les accès sont aisés, ce qui est un atout supplémentaire. Les bus de ville, le
métro, le funiculaire, le téléphérique, le tramway et le métro, ont tous des
stations au nord du quartier, à la place du Taksim. Au sud, les bus et le
tramway ont une station à Tophane et à Fındıklı / Beaux-Arts.
Enfin de nombreuses lignes maritimes (vapur) passent par l’embarcadère de
Kabataş.
Mosquée
de Cihangir |
Couleurs de Cihangir |
Mosquée
de Cihangir |
Les
couleurs vives de ces escaliers rappellent le
drapeau de la paix ou de la non-violence. Ils
ont été peints en août 2013 pour manifester le
soutien d’une partie de la population
stambouliote aux Syriens et marquent leur vœu de
ne pas s’engager dans une guerre aux côtés des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la
France qui envisagent un bombardement sans le
consentement de l’ONU.
Immédiatement, la municipalité a réagi en
faisant repeindre les escaliers en gris, mais la
nuit suivante, ils ont retrouvé leurs couleurs
grâce à des pacifistes nocturnes. Dans d’autres
quartiers d’Istanbul et dans plusieurs villes de
Turquie (Ankara, Izmir, Antioche, Adana, Mersin,
Eskişehir, etc.), l’action a été imitée allant
jusqu’à peintre des rues entières…. Affaire à
suivre !
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Situation
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