Visite :
quartier des Antiquaires /
Péra
Sud
Lieu de départ : Devant l’église
Saint-Antoine-de-Padoue /
Galatasaray
Lieu d’arrivée :
Mosquée de Cihangir
Temps nécessaire :
1h30-2h00
heures
Moment le plus agréable :
Milieu / fin
d’après-midi
Jour à éviter :
Le dimanche (jour de
fermeture des échoppes)
Utile
:
Plan de Beyoğlu
-
Cette visite est possible avec un guide
francophone :
office@istanbulinsolite.com
Le
tour que nous vous proposons de faire
individuellement, permet de découvrir des
quartiers non seulement typiques, mais aussi
paisibles qu’agréables. Vous pouvez demander un
guide francophone
spécialisé sur les communautés du
quartier pour avoir plus de détails et
d'explications.
Ce circuit met en valeur l’architecture et donne
une approche de la population très cosmopolite
de
Péra.
Il n’y a pas de grands monuments sur cet
itinéraire, mais de beaux bâtiments reflétant la
richesse de ces quartiers au début du XXe
siècle.
La Maison Demilleville se trouvait à
gauche de l’église Saint-Antoine,
pratiquement au départ de cet itinéraire |
Avant le partage de l’empire et avant la
Première Guerre, les Levantins avaient
une puissance commerciale importante et
une influence certaine sur la politique.
Ainsi deux banquiers levantins de
Galata
(Lorando et Tubini), réussissent à faire
intervenir la flotte française pour se
faire rembourser une dette contractée
par le sultan (1901). |
Départ
L’itinéraire débute devant l’église
de Saint-Antoine-de-Padoue qui, bâtie
au tout début du XXe siècle, a remplacé un
autre bâtiment qui se trouvait juste à coté.
Prendre la ruelle sur la droite de l’église, qui
débute par un escalier. L’Eski Çiçekci Sokak
portait autrefois, le nom d’une célèbre
famille levantine :
Lorando . La
rue permet de s’approcher du quartier des
Antiquaires en passant au pied de
l’impressionnante église Saint-Antoine et
derrière la loge maçonnique du Grand Orient,
bâtiment qui appartenait à la famille levantine
Baudouy.
Au bout de la rue, tourner à droite. Sur la
place, devant la librairie française de Madame
Efy, prendre à gauche.
Devant l'église Saint-Antoine de Padoue |
Café-Restaurant Mekan au tout début de
la rue Eski Çiçekci |
Ancienne école italienne et maison
Michel Pacha |
Maison Apellian |
A
moins de 50 mètres de la petite place s’ouvre
une étonnante rue : la rue Française ! (photo).
Il y a quelques années, un original de la place
imagina de créer un petit Paris à Istanbul,
comme si la métropole de l’Europe orientale ne
regorgeait pas assez de richesses culturelles.
L’idée fut donc de prendre une rue de
Péra
(l’ancienne rue d’Algérie), lui donner un look à
la française et d’ouvrir boulangeries,
coiffeurs, hôtels, restaurants, cafés et autres
commerces pour une clientèle mondaine,
résolument stambouliote. On ouvrit la rue au
printemps 2004 et depuis, la jeunesse dorée
d’Istanbul s’empresse de s’y montrer, tout en se
plaignant des prix prohibitifs qui y sont
pratiqués.
L’ensemble consiste en deux ruelles, qui n’ont
pas de particularités architecturales, malgré le
coup de peinture récent. Une maison sur deux est
peinte en jaune, l’autre en rose. Des géraniums
rouges et blancs (on n’a pas trouvé de bleus)
ornent les fenêtres de toutes les maisons et
font penser à une petite ville allemande du bord
du Rhin. Au centre de la rue, une sculpture
apocalyptique devrait faire penser à l’art
français. Coté architecture, deux immeubles sont
intéressants avant de pénétrer dans la rue, sur
la gauche. Il s’agit des appartements Michel
Pacha (Mişel Paşa Apartmanı), pour le premier,
suivit de l’ancienne
école primaire italienne, aujourd’hui
Restaurant Cezayir. L’école fut un don du
banquier Camondo
à l’Italie après avoir reçu le titre de comte
par le roi Emmanuel de Savoie.
En
sortant de la rue Française par le bas, prendre
sur la gauche.
NB : si vous ne désirez pas passer dans la Rue
Française et dans le sas du contrôle, passez
devant l’entrée de ladite rue et suivre jusqu’à
la
maison Apellian
(escaliers sur la gauche de l’immeuble jaune).
Rue Française
|
Rue Française |
Ancienne maison de Péra, aujoud'hui
hôtel (House Hotel Galatasaray)
|
Ecole italienne |
Ancienne école grecque |
Consulat grec |
Les bains de Çukurcuma
En
remontant un peu la rue Harhiye Caddesi, on
commence à voir les premiers magasins
d’antiquités ou de brocantes. Avant que la rue
se courbe sur la gauche, deux anciens immeubles
sont intéressants : la maison Zehovitch (Zehoviç
Apartmanı), sur la gauche et la maison Louis (Luyi
Apartman) sur la droite. Après la courbe, on
arrive sur une place en contrebas d’un grand
mur, qui n’est autre que celui du
lycée de
Galatasaray.
Sur la droite, prendre l’escalier qui débute
avec un grand immeuble jaune, la maison Apellian
(Apelyan
Apartmanı).
Cette
agréable ruelle piétonnière, bordée de cafés,
s’appelait autrefois la rue Rodolphe. Au milieu,
elle se divise en deux à la hauteur de l’école
grecque Tarsis Varidou, en ruines.
Prendre sur la gauche et continuer jusqu’en haut
de l’escalier, en passant devant la partie
nouvelle (1969) et réservée aux dames, du
hammam de
Galatasaray.
C’est
une sultane-mère, qui offrit l’exploitation des
eaux de la petite vallée (Çukurcuma),
qui s’étant entre
Galatasaray
et
Cihangir.
Ainsi, on trouve quatre hammams (en fonction),
dans les rues de Çukurcuma :
Galatasaray
, le plus connu et le plus cher, dont l’ancienne
partie réservée aux hommes, fut complètement
reconstruite en 2003.
Ağa Hamamı
est le plus vieux (XVe siècle), mais pas le plus
propre. Il est ouvert en journée pour les femmes
et en soirée, pour les hommes. Le minuscule
hammam de Kulhan ou Firuz Ağa, se trouve au bout
de la rue Çukurcuma. L’entrée (vestiaire), ne
date que du XIXe siècle et ne paie franchement
pas de mine, mais le hammam lui-même, est
beaucoup plus ancien. Des heures sont réservées
aux femmes, d’autres, aux hommes. C’est un
hammam typique de quartier. Enfin,
le hammam de
Çukurcuma, presque en face de la
mosquée
du même nom, dans la rue du même nom aussi, est
sale et mal entretenu, comme la plupart des
hammams stambouliotes (fermé provisoirement). Il
est franchement déconseillé aux hétérosexuels.
Ecole italienne |
Maison
Antoniadis
|
Çukurcuma |
Çukurcuma |
Les brocanteurs et antiquaires
Même
si, depuis la rue Française, on a rencontré
plusieurs magasins de brocante, on pénètre avec
la rue Ağa Hamamı Sokak (sur la droite en haut
des escaliers), vraiment dans le cœur du
quartier des Antiquaires. En Turquie comme
ailleurs, la brocante et les antiquités sont
deux choses bien distinctes. Malheureusement,
cette distinction n’est pas faite dans le
quartier et bien des brocanteurs vendent leurs
marchandises aux prix des antiquités. Il est
donc nécessaire de bien chercher, pour trouver
un objet intéressant, dans cette anarchie de
prix inexplicables.
En descendant la rue Ağa Hamamı Sokak, on passe
devant l’école italienne tenue par des sœurs
(bâtiment jaune), puis tout de suite après,
devant le
consulat de Grèce,
dit aussi ‘palais Ionien’.
Pratiquement en face du consulat, une jolie
maison du XIXe siècle a une façade richement
décorée. Il s’agit de l’ancienne école française
Saint-Michel. Après un déménagement dans le
quartier de
Bomonti
au début du XXe siècle, ce bâtiment fut
transformé en logements. A l’arrière et donnant
sur la rue Ağa Çeşme Sokak, se trouvait l’autre
entrée, directement à coté de l’école bulgare
détruite et remplacée par un ‘Otopark’, plus
rentable… En face de cette deuxième entrée de
l’ancienne école Saint-Michel, se trouve encore
aujourd’hui, le
lycée grec de
Zographion (Zoğrafyon Lisesi).
Angle des rues Faikpaşa et Ağa Hamamı |
Rue Faikpaşa |
Rue Faikpaşa |
Rue Faikpaşa |
En
continuant la rue Ağa Hamamı Sokak, ne pas
manquer la décoration Art nouveau des
appartements
Antoniadis, puis juste après la
pharmacie Tokgöz (francophone), prendre la rue à
droite. La rue
Faikpaşa,
est l’une des plus belles du quartier des
Antiquaires. C’est aussi à cet endroit que l’on
trouve
les plus beaux
magasins d’antiquités.
Ces anciennes maisons, surtout sur la gauche en
descendant, montrent la richesse passée de Péra.
Le no 7 (Appartements
Livada), le no 13 (Appartements
Berberian), le no 17 (Appartements Salzani), le
no 25 (Appartements Pitsiliadis) et le no 27 (Appartements
Eskinasi), sont de beaux exemples
d’architecture civile du XIXe siècle.
En
face du no 27, une lignée de maisons grises,
sont des
habitations
sociales construites par l’orphelinat
italien qui se trouvait autrefois, juste
derrière. Ces maisons sont encore habitées
essentiellement par des Levantins et l'une
d'entre elles, contient une
petite chapelle
privée.
Dans cette rue, il est fréquent d’entendre
parler le grec, l’arménien ou le français, que
les vieux habitants du quartier utilisent
encore.
Après
les maisons sociales italiennes (sur la droite),
prendre deux fois à gauche et continuer la rue
qui fait un angle droit autour d’une vieille
maison en bois. C’est la limite du vieux Péra.
Autrefois, les habitations le long de cette rue
(Altı Patlar), étaient presque toutes en bois
(contrairement à Péra proprement-dit), jusqu’à
l’endroit où la rue se resserre et où s’élèvent
les immeubles Manopoulo (à droite) et
Constantinidi (à gauche). L’immeuble orange qui
s’élève en haut de la rue Altı Patlar, mais déjà
dans la rue Ağa Hamamı, n’est autre que les
Appartements
Della Suda. Son ancien propriétaire,
Monsieur Della Suda, était un levantin d’origine
italienne. Il fut Pharmacien impérial et le
sultan lui donna le titre de pacha. Il était
surnommé ‘Faik’ et son nom devint tout
naturellement, ‘Faik Pacha’. Aujourd’hui plus
grand monde se souvient de qui était Monsieur
Della Suda, mais un restaurant porte son nom
dans la rue Faikpaşa.
En regardant de face la maison Della Suda, sur
la droite ce trouve le plus connu des marchands
de pickles de Péra (Asri Turşucu). Il n'est pas
ouvert en plein été, mais le reste de l'année on
peut voir une magnifique vitrine de toutes
sortes de légumes et fruits au vinaigre,
présentés dans des bocaux. Un régal pour les
yeux.
Tourner à droite et continuer sur une
cinquantaine de mètres. On arrive sur une petite
place, au pied d'une mosquée que tous les
habitants du quartier appellent "la mosquée
Verte", mais son vrai nom est Firuz Ağa. Prendre
à gauche et toujours devant la mosquée, on
arrive à un carrefour. Traverser et prendre en
ligne droite.
Pâtisserie Savoy, rue Sıraselviler,
Cihangir |
Une figure bien connue du quartier (pas
le chat) |
Si
c'est le moment de faire une pause, le quartier
s'y prête bien. On est arrivé à Cihangir et l'on
y trouve plein de petits cafés plus sympathiques
les uns que les autres et une multitude de
chats. Directement sous la tonnelle de la
mosquée "Verte", on peut d'ailleurs y boire le
thé au milieu des habitants du quartier, parfois
un peu "m'as-tu vu". C'est pour cette raison que
certains nomment l'endroit "Feşyon camii" (fashion
mosque).
Il y a aussi plusieurs pâtisseries dans le coin,
notamment chez Savoy, très connue pour ses
millefeuilles (Milföy) entre autres.
Continuons tout droit sur la rue (Akarsu) qui
s'éloigne de la mosquée. La fin de la rue est
marquée par un escalier qu'il faut emprunter. On
arrive vraiment dans une zone résidentielle et
agréablement calme. Après l'escalier, prendre la
première rue à gauche et suivre tout droit sur
une centaine de mètres. On arrive à la mosquée
de Cihangir qui a une belle architecture et que
l'on peut visiter, mais le plus attrayant est
sans doute le jardin d'où la vue sur le
Bosphore et la colline palatine est à couper le
souffle.
Depuis la mosquée Cihangir, on peut rejoindre le
boulevard au bord du Bosphore et la station de
tramway de Fındıklı ou retourner sur ses pas
jusqu'à la mosquée Verte et remonter la rue
Sıraselviler jusqu' à la place du Taksim.
Escalier menant a la mosquée de Cihangir |
Couleurs de Cihangir
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Mosquée de Cihangir
Moquée de Cihangir |
Couleurs de Cihangir |
Les
couleurs vives de ces escaliers rappellent le
drapeau de la paix ou de la non-violence. Ils
ont été peints en août 2013 pour manifester le
soutien d’une partie de la population
stambouliote aux Syriens et marquent leur vœu de
ne pas s’engager dans une guerre aux côtés des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la
France qui envisagent un bombardement sans le
consentement de l’ONU.
Immédiatement, la municipalité a réagi en
faisant repeindre les escaliers en gris, mais la
nuit suivante, ils ont retrouvé leurs couleurs
grâce à des pacifistes nocturnes. Dans d’autres
quartiers d’Istanbul et dans plusieurs villes de
Turquie (Ankara, Izmir, Antioche, Adana, Mersin,
Eskişehir, etc.), l’action a été imitée allant
jusqu’à peintre des rues entières…. Affaire à
suivre !
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