Vue du Bosphore (vers 1800 ?). La colline de
gauche est celle de Cihangir avec sa mosquée.
Kabataş est au pied de la colline de droite,
celle de Gümüşsuyu qui n'est pas urbanisée
Gümüşsuyu est la colline qui domine
le Bosphore
de Thrace
de l’autre côté
du vallon de Cihangir. Le
quartier débute au bout
de la place du Taksim,
où se trouve l’opéra – centre culturel Atatürk (AKM)
que le parti au pouvoir (AKP) a fermé en 2011
(sous prétexte de restauration pas encore
débutée a la fin de 2013).
Le quartier est surtout résidentiel et le plus
aisé
de la mairie de
Beyoğlu,
avec
Cihangir
et
Kabataş,
ses voisins. La colline de Gümüşsuyu (Eau
argentée) domine
le Bosphore
et surplombe le
palais de
Dolmabahçe qui fait la limite entre
la mairie de Beyoğlu et celle de
Besiktaş.
Vue de
la mosquée de Dolmabahçe
et
du palais des Oiseaux
(2013)
Le cimetière
des Francs est celuis que les Latins
appelaient "Grand Champs" |
Les restes du
cimetière
musulman vers 1900
L’Histoire de Gümüşsuyu est plus récente
que le reste
de Péra (les
quartiers latins). Pendant
longtemps la ville ne se prolongeait que
jusqu’au réservoir qui a donné le nom à
la place du
Taksim. Au-delà, plusieurs
cimetières se partageaient l’espace
(musulman, catholique, grec, arménien et
protestant).
|
C’est au milieu du XIXe siècle que l’on
commença à détruire ces anciens
cimetières, mais c’est seulement dans
les années 1930-1940 que les derniers
morceaux furent supprimés. En 1850, la
construction de la caserne « Hademe-i
Hassa» amputa
sérieusement l’ancien cimetière musulman
et ceux des catholiques et des
protestants, dont les plus belles stèles
furent transportées dans
les nouveaux
cimetières
de Feriköy –
Pangaltı.
En 1862, le sultan Abdülaziz ordonna à
l’architecte Sarkis Balyan la
construction d’une
nouvelle caserne
(Muzıka-i Hümayun), ce qui
acheva presque de faire disparaître le
cimetière musulman et le grec. La seule
partie restante du cimetière d’Ayaspaşa
se situait où est l’actuel centre
culturel Atatürk, le boulevard İnönü en
direction du stade, le délimitant au
sud.
|
Vue aérienne
du stade
au pied de Gümüşsuyu (gauche) |
Aménagement du parc (années 1930) |
Au sommet de la colline, le
palais des Oiseaux
(gauche) et le cimetière.
Au centre, l'hôpital
de la Marine. A droite, la
caserne (actuellement université
technique)
et en bas, la
mosquée de
Dolmabahçe
- vers 1900 -
Le
palais des Oiseaux
et la
mosquée de Kabataş
au pied de la colline
-
vers 1900 -
|
Palais des Oiseaux
avec les
aigles de l'Empire allemand sur le toit
-
vers 1900 - |
Avenue İnönü vers 1930 |
Caserne est boulevard vers le Bosphore
(années 1950) |
Construction de l'opéra - centre culturel Atatürk, années 1960 |
|
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Vue du ciel de Gümüşsuyu, Taksim et
Cihangir (vers 1960)
|
Vue du ciel de Gümüşsuyu, Kabataş,
Taksim et Cihangir, vers 1960
|
Vue du ciel de Gümüşsuyu, vers 1995
|
Entre Cihangir et Gümüşsuyu, 1941. La
note en rouge indique l'emplacement de
l'actuel hôtel Marmara |
Le vallon qui
sépare Gümüşsuyu et Cihangir. Au fond la
Kanzancı Yokuşu. A droite, la 1ere note
indique le consulat de Belgique, rue
Sıraselviler - 1941 -
|
Vallée de Maçka avec l'usine a gaz. Vue
sur la caserne de Gümüşsuyu (İTÜ) vers
1935
|
1932
A cette époque la place du Taksim n'est qu'un
rondpoint.
Un terrain de football a été aménagé dans
l'espace intérieur de la caserne,
le parc de Gezi est à l'arrière,
en
haut à gauche de l'image.
Au milieu à gauche, les premiers immeubles de
l'ancien Champs de Mars ont été construits, mais
n'atteignent
pas encore le boulevard Tarlabaşı où se
trouve un tunnel d'évitement depuis 2013 |
Vers 1939-1940
Autre angle à la même période. Au fond, le
quartier de Gümüşsuyu et
le Bosphore
|
Consulat allemand dans les années 1950
Ce n’est que dans les années 1930 que l’on
aménagea la zone en construisant des immeubles
locatifs ou administratifs. Seul restait le
vieux cimetière arménien, qui était plus
éloigné, en direction
de Pangaltı. Il
ne fut détruit qu’en 1941, lorsqu’on aménagea un
parc avec des rangées de maisons de chaque côté
(voir
parc Gezi du Taksim).
Autrefois, c'était la bourgeoisie musulmane qui
y vivait avec quand même quelques familles
chrétiennes et des ambassades étrangères. Cela
n’a pas tellement changé de nos jours, sauf
peut-être, un accroissement de la population
étrangère d’origine européenne souvent employée
dans les administrations consulaires ou dans des
écoles privées, dont les locaux sont à proximité
(Péra).
Le quartier compte peu de magasins et seulement
quelques restaurants plutôt chics et des agences
de voyage. On y trouve aussi quelques hôtels.
Côté monuments historiques, comme il s'agit de
la fin de la
vieille ville de
Péra,
ils sont assez peu nombreux. On y trouve
néanmoins, le
palais des
Oiseaux (consulat allemand),
l'ancienne
caserne de
Gümüşsuyu et l'hôpital
militaire, et de très beaux immeubles
du début des XIXe et XXe siècles, dont
la
résidence Asaryan (Azarian).
Ancien hôtel du Parc (Park
Oteli)
Ahmet Tevfik Pacha, dernier
Grand Vizir ottoman
Association Suisse des Amis de
la Turquie |
L'histoire du "Park
Otel" |
Baron Albert Blanc,
ambassadeur d'Italie |
L’hôtel du Parc (Park Oteli),
était à l’origine la résidence
de l’ambassadeur d’Italie, le
baron Albert Blanc (Chambéry
1835 – Turin 1904). Il exerça à
Istanbul entre 1886 et 1891. A
son départ, il offrit cette
grande demeure au sultan
Abdülhamid.
Le sultan fit don de la
résidence a son ministre des
Affaires étrangères, Ahmet
Tevfik Bey
(1845-1936)et
a son épouse Elisabeth Tchumi
(originaire de Wolfisberg en
Suisse), qu’il avait connu
quelques années plus tôt, quand
il était ambassadeur de la Porte
à Berlin.
C’est sous l’impulsion de cette
dernière que la maison fut
transformée en hôtel (Hôtel du
Parc ou Park Otel) qui devint un
des plus chics endroits de Péra
dans les années 30.
Après avoir été vendu à des
promoteurs, la bâtisse a été
détruite dans les années 1980.
Un nouvel hôtel devait prendre
la place de l’ancien, mais avec
des dimensions toutes autres. Le
projet annonçait un immense
immeuble de 10 étages surmonté
d’une tour de 33 étages. Le
maire de la grande municipalité
de l’époque, Bedrettin Dalan
(qui n’était pas à sa première
bourde) donna l’autorisation de
construire le 20 avril 1988.
Les travaux débutèrent, mais les
opposions aboutirent quand même
et un tribunal ordonna l’arrêt
du chantier et même la
destruction de quatre étages.
Les promoteurs n’ayant pas
abandonné le projet, l’affaire
traina en longueur, si bien que
la structure construite resta
telle quelle pendant plus de 20
ans, servant de parking.
Pendant 20 ans donc, les
Stambouliotes durent
s’accommoder de cette laideur
qui défigurait le quartier de
Gümüşsuyu et la colline de Péra,
alors que pendant un siècle
c’est le palais des Oiseaux, le
beau bâtiment du consulat
allemand, qui avait sublimé la
butte.
C’est seulement à la fin de 2012
que les travaux reprirent pour
l’achèvement d’un hôtel aux
dimensions humaines, qui a
ouvert ses portes en 2013. La
nouvelle structure s’intègre
bien dans l’environnement, même
si entre-temps on a oublié le
charme de l’ancien hôtel du Parc
– Park Oteli.
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L'ideuse structure laissée telle
quelle pendant 20 ans |
Le nouvel hôtel : Park Bosphorus
Otel
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