Sous l’Empire ottoman,
Istanbul changea de maîtres, mais pas
vraiment de population. Dès la Conquête
de la ville, le
sultan
Fatih commença à repeupler
les
quartiers
déserts, avec des populations originaire
des quatre coins de l’Empire.
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Des 1492, la ville
accueillit les réfugiés
juifs
chassés d’Espagne, suivis de ceux du
Portugal en 1497. Puis se fut les
Marranes
de toute l’Europe qui, pourchassés par
l’Inquisition, se réfugièrent à Istanbul
vers 1550.
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Certains quartiers
étaient presque complètement habités par
des
Grecs,
d’autres par des
Arméniens.
Galata,
puis
Péra,
par
des
Francs ou des Génois. Les
guerres des siècles suivants, amenèrent
des populations des Balkans, du Caucase,
de Russie,
de
Pologne,
d’Allemagne, de Hongrie, de
Crimée
ou d’Estonie. |
Dès le XVIe siècle,
l’Empire eut des relations diplomatiques
avec la France. Des commerçants français
s’installèrent avec leurs familles, un
peu partout librement dans les
territoires ottomans, surtout à
Smyrne, (İzmir)
et Constantinople. Les Italiens
bénéficiaient déjà de ces privilèges
depuis le XIVe siècle. Les Hollandais et
les Anglais purent s’installer dès le
XVIIe siècle. |
Les Arabes
et d’autres peuples d’Asie comme les
Chaldéens,
les
Assyriens, les Perses, et
certaines tribus turques arrivèrent à
Constantinople au gré des invasions et
des guerres, pendant des siècles.
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Aujourd’hui, on trouve à
Istanbul plus de 70 groupes ethniques
avec une cinquantaine de langues, neuf
alphabets, et une cinquantaine de
religions et de sectes.
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Tous les groupes
ethniques bénéficient de la nationalité
turque. La république a mis fin au
système de "Millet" (nations),
qui faisait une différence entre les
"Turcs musulmans" et les "sujets
ottomans", c’est-à-dire, les citoyens
chrétiens ou juifs de l’Empire.
Aujourd’hui, quand on désigne
les Turcs,
on entend par là, tous les citoyens de
la République laïque Turque, sans
discrimination d’origine, d’ethnie ou de
religion. |
A Istanbul on trouve les descendants de
différentes tribus turques venues d’Asie
centrale. La principale branche est sans
doute celle des Turcomans, mais on
trouve aussi des Azéris, Kirghizes,
Kazakhs, Ouzbeks, Tatars, Tatars de
Crimée, Nogays, Kumuks,
Gagaouzes, et Karamanides. La
grande majorité de ces Turcs, est
musulmane, sauf pour les
Gagaouzes
et les Karamanides qui sont
généralement chrétiens, (orthodoxes et
quelques
protestants).
Les Avars, les
Tchétchènes, les Ingouches, les
Hémichis,
les Abkhazes, les Ossètes, Les Tates,
les Adjars, sont tous du Caucase et
généralement musulmans. Les Géorgiens
sont du Caucase aussi, mais plutôt
orthodoxes. Les Lazes sont de la mer
Noire, parlent un dialecte géorgien et
sont musulmans, sauf pour un petit
groupe chamaniste.
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Les Bulgares
sont généralement des Musulmans chassés
de Bulgarie, mais on trouve aussi des
orthodoxes et des catholiques uniates.
De Bulgarie aussi de Macédoine et de
Grèce, les Pommaks sont musulmans et
parlent un dialecte salve. Des Balkans
nous viennent les Bosniaques,
Macédoniens, Croates,
Serbes.
Certains sont des Slaves islamisés,
d’autres ont conservé leur religion,
(catholique, orthodoxe-serbe, etc.).
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Les Albanais
se divisent en trois groupes : les
musulmans, les plus nombreux, les
orthodoxes et les catholiques. Les
Albanais sont estimés a plus de 4
millions de personnes en Turquie. Les
Valaques de Turquie, qui parlent grec ou
roumain, sont généralement musulmans.
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Un groupe intéressant :
les Soudanais, descendants des anciens
esclaves et qui viennent du Soudan ou de
Haute-Egypte. Ils sont musulmans et
parlent le turc.
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Les Kurdes sont divisés
en plusieurs groupes par la religion et
par la langue. Une nette majorité
d’entre eux est sunnite, mais on trouve
également des
alévis,
des chrétiens
nestoriens (que l'on confond
souvent avec les
Chaldéens).
Certains sont attachés à l’Eglise
arménienne grégorienne ou à
l’Eglise
Assyrienne.
Les
Yézidis font un mélange de
nestorianisme, de judaïsme et de
zoroastrisme. Les Kurdes forment une
part importante de la population
stambouliote récente.
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Les Estoniens, forment un
tout petit groupe et sont protestants,
comme les Allemands du Caucase.
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Le plus grand groupe
chrétien d’Istanbul est formé par les
Arméniens.
Divisés eux aussi, la majorité est
grégorienne, mais il y a
aussi des catholiques et des
protestants, (environ 10 %).
Les
Hémichis ou Hemchinlis,
parlent arménien et sont musulmans. Ces
derniers sont estimés à 3 millions dans
l'ensemble du pays.
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Les Molokans
sont une ethnie russe chrétienne venant
du Caucase.
Les
Polonais sont installés dans
les environs d’Istanbul depuis le début
du XIXe siècle et sont catholiques.
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Il y a encore
des Grecs
en ville, même si leur nombre a
considérablement baissé entre 1955 et
1980. La grande partie est orthodoxe,
mais il y a aussi des catholiques et des
protestants. Les Turkos sont
des Grecs islamisés venus de Crète, de
Crimée ainsi que de l'Epire et du reste
de la Grèce, lors des échanges de
populations en 1923. Les Grecs
d'Istanbul sont considérés comme Romains
en opposition aux Grecs de Grèce appelés
Ioniens.
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Les Arabes
sont nombreux à Istanbul. La majorité
est musulmane. Il y a aussi des
orthodoxes, des
melkites-catholiques,
des
alévis et des
protestants.
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La majorité des
Juifs
de la ville est séfarade et parle ladino
(judéo-espagnol) ou le français. Les
ashkénazes parlent le yiddish (dialecte
allemand). Les descendants des Marranes,
que l’on appelle les Juifs Italiens,
parlent l’italien et le français, tandis
que la secte des
Karaïtes
(Turcs judaïsés) parlent un dialecte
grec ancien ou le tatare de Crimée
(groupe ouralo-altaïque). A noter aussi
le groupe des
Sabbataïstes, les Dönme.
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Les Syriens se disent
descends des
Assyriens
et parlent araméen (dialecte d'Edesse
-Urfa). Ils sont généralement de
l’Eglise Syrienne Orthodoxe, avec une
minorité de catholiques et une autre de
protestants.
Les Chaldéens utilise
l’araméen (dialecte de Mésopotamie
inférieure) que pour la liturgie. Ils
parlent arabe ou kurde kurmanci dans le
quotidien. L'Eglise chaldéenne est
rattachée au Vatican, mais conserve la
liturgie orientale.
Les quelques nestoriens restants en
Turquie s'exprime en arabe, araméen ou
kurde-kurmanci.
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Les Tcherkesses viennent
du Caucase est sont généralement
musulmans. On trouve quand même des
groupes chrétiens et chamanistes dans
leurs rangs. |
Les Levantins
sont issus des familles italiennes,
françaises ou hollandaises qui se sont
installées au cours des siècles dans la
capitale de l’Empire ottoman. Ils sont
catholiques pour leur large majorité
avec un petit groupe de protestants. Ils
parlent leur langue d’origine, mais tous
connaissent le français.
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Nous pourrions continuer
cette liste longtemps en parlant des
Russes, des Hongrois, des Perses, des
Roumains et tant d’autres, mais nous
terminerons par l’un des groupes les
plus importants en nombre, les Gitans.
Depuis longtemps sédentarisés, les
Gitans habitent de grands quartiers,
comme
Kasımpaşa,
Sultanahmet ou
Ayvansaray.
Leur communauté n’est pas soudée et ils
parlent des langues différentes : le
turc, le grec, le kurde, le roumain,
l’arménien, le bulgare ou encore la
langue "gitane” dite rom. Ils sont
musulmans pour la plupart, sauf un petit
groupe de chrétiens.
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