Migration : depuis les années 40, les anciens
quartiers n'ont cessé de perdre leurs
populations d'origine qui préfèrent s'installer
dans les périphéries luxueuses ou tout au moins
plus propres que la vieille ville.
Dans certains quartiers (Fener,
Balat,
Aksaray,
Tarlabasi,
Tepebasi)
se sont les nouveaux arrivants qui ont remplacé
les Grecs,
les juifs,
les Arméniens,
les Levantins
et autres minoritaires qui y vivaient autrefois.
D'autres quartiers se sont totalement dépeuplés
:
Eminönü,
Beyazit,
Sultanahmet,
Galata.
A titre d'exemple, le Balat autrefois peuplé
majoritairement de
juifs séfarades
a vu ces derniers passer dans des quartiers
neufs des banlieues, tandis que venaient
s'installer des gens originaire de la région de
Kastamonu sur la mer Noire. Aujourd'hui, 40% des
habitants du Balat sont à Istanbul depuis moins
de 5 ans.
Aux migrations de l'intérieur vers l'extérieur
de la ville, il faut ajouter des départs
définitifs entre 1955 et 1980. La communauté
grecque (romaine)
est l'exemple le plus frappant. Après des crises
politiques survenues à cause de l'île de Chypre,
les Grecs stambouliotes prirent le chemin de
l'exile. Ainsi cette communauté est passée
d'environ 250 000 personnes (y compris les
Turcs karamanides
orthodoxes) à moins de 20 000.
Depuis les années 60, alors que certains
groupes minoritaires quittaient la ville, les
paysans d'Anatolie arrivaient en nombre toujours
plus important faisant ainsi passer la majorité
religieuse aux musulmans.
Les musulmans et
les alévis,
tourmentés dans les Balkans tout au long du XXe
siècle, de la Grèce à la Bulgarie en passant par
la Macédoine, la Serbie et la Moldavie
trouvèrent refuge dans leur ancienne capitale
d'Empire. (Bulgarie 400 000 personnes en 1989).
De même arrivait-il un nombre important aussi
du Caucase, puis d'Iran en 1979 (1 million de
réfugiés) et enfin d'Iraq (Kurdes,
Turkmènes,
Chaldéens,
Arabes).
Enfin, depuis la chute du Rideaux de fer, on
voit à nouveau des réfugiés arriver du Caucase
et des Balkans (Tchéchènes, Ingouches, Abkhazes,
Adjars, Ossètes, Bosniaques,
Albanais,
Karatchaïs, Macédoniens, Arméniens, Turcs).
L'économie catastrophique de certains pays de
l'ancien bloc communiste, fait d'Istanbul un
pôle d'attraction pour des populations entières.
Ainsi désormais, il est courant de voir en ville
des travailleurs ou des commerçants de Russie,
de Bulgarie, de Bosnie-Herzégovine, d'Albanie,
de Roumanie, de Géorgie, d'Arménie, du
Daguestan, du Turkménistan et des autres
républiques d'Asie centrale.

1950
Musulmans, de toutes ethnies confondues (Turcs, Kurdes,
Lazes, Albanais, Slaves, Caucasiens, Crétois, Balkaniques divers). Certains
quartiers ne sont toutefois plus habités (2000) : Eminönü, Sirkeci, Sultanahmet, Galata-Karaköy, partie est d'Aksaray et Laleli.
Arméniens Arméniens
Grecs Grecs
Gitans Gitans
Juifs Juifs séfarades,
azkénazes, karaïtes, marranes, dönme
Russes Russes
Karamans Karamans
(Turcs orthodoxes)
Bulgares chrétiens
Bulgares chrétiens
Levantins Levantins
Arabes chrétiens
Arabes chrétiens du Sandjak d'Alexandrette
(en blanc) Anatoliens ou
réfugiés du Caucase, de Mésopotamie ou des Balkans.
2010
 |