Ayasofya Müzesi, Ayasofya Meydani
Quartier : Alemdar

La
visite de l’incontournable Sainte-Sophie est un moment que l’on n’oublie pas. De
toutes les constructions religieuses, elle reste non seulement le symbole de la
puissance de l’Empire romain d’Orient, mais aussi celle de l’Empire ottoman,
dont le sultan conquérant en fit une mosquée en 1453.
La construction de l’édifice débuta en 532 sur l’ordre de l’empereur Justinien
aux architectes Isidore de
Milet et Anthemios de
Tralles. Elle devait remplacer
l’ancienne église détruite lors d’une révolution, sur le site d’un ancien temple
grec.
Les matériaux arrivèrent de tout l’empire et les anciennes cités grecques furent
des carrières inépuisables. On n'hésita pas à faire venir d’Ephèse
des piliers de l’Artémision, une des Sept Merveilles du monde. Plus de 10 000
ouvriers y travaillèrent et ce n’est que 5 ans plus tard, qu’eu lieu
l’inauguration en grandes pompes. Deux ans après la coupole s’effondrait, mais
Isidore de
Milet la reconstruisit en renforçant
aussi les bases au moyen d’énormes contreforts, ce qui lui donne son aspect
râblé
Le jour même de la Conquête, le sultan
Mehmet II, converti la basilique en
mosquée. Il fit recouvrir l’image du Christ Pantocrator qui ornait la coupole et
la remplaça par une calligraphie. Les mosaïques furent conservées et ce n’est
qu’en 1750 qu’on les recouvrit de badigeon afin d’être plus en harmonie avec le
coran qui interdit les images. On aurait pu les détruire, mais le sultan de
l’époque, conscient de l’importance de ces œuvres d’art se contenta d’une
dissimulation. Les
frères Fossati, des architectes
suisses, se chargèrent des travaux de restauration et de la nouvelle décoration
en 1849-57. En 1934,
Atatürk transforma la mosquée en musée
afin de casser les symboles que Sainte-Sophie pouvait représenter. La
restauration fut entreprit par l’Institut des Arts Byzantins de Boston.
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Sainte-Sophie fut pendant près de mille ans le plus grand sanctuaire du monde
chrétien et ne fut surpassée que par Saint-Pierre de Rome au XVIe siècle.
Les quatre minarets allégent un peu l’aspect lourd et massif de l’ancienne
basilique. Dans la cour, juste avant d’entrée, quelques restes de l’église
primitive ne donnent aucune idée sur ce bâtiment.
La nef est précédée d’un exonarthex et d’un narthex, dont une belle mosaïque
subsiste encore. Entré dans la nef, on a le souffle coupé par l’énormité du
bâtiment et la hauteur de la coupole qui s’élève à 56 mètres, soit l’équivalent
d’un immeuble de 18 étages. Le plus étonnant est que cette coupole n’est pas
soutenue par des piliers, mais par des demi-coupoles, un génie d’architecture.
L’accès aux galeries se fait par le narthex, côté nord. C’est là que sont
conservées les plus belles mosaïques (voir ci-dessous). Certaines sont du VIe
siècle (intérieur des arcs), d’autres, dans la galerie sud, sont plus
représentatives et datent du IXe, Xe et XIIe siècle.
A la sortie du narthex et du musée, on peut encore admirer une des plus belles
mosaïques de Sainte-Sophie, en se retournant sur le pas de la porte.
Juste avant de sortir de la cour en direction de la place où vous attendent déjà
les rabatteurs des marchands de tapis, vous pourrez vous attarder sur la
fontaine aux ablutions sur la droite (1740). Il y a aussi d’autres bâtiments
comme la Salle de l’Horloge (1849) des frères Fossati, et plusieurs mausolées
dont celui de Selim II, le plus beau.

Vue depuis le Palais Sacré de l'Augusteion
devant Ste Sophie avec la statue de Constantin
le Grand
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