Istanbul : N'en rêvez plus... Allez-y !
       



Une grand-mère de Çatalca

Municipalité de Çatalca
(Privince d'Istanbul)









 


Çatalca est une municipalité de la province d’Istanbul qui se trouve tout à fait à l’ouest de celle-ci et est, comme la municipalité de Silivri, limitrophe à la province de Tekirdağ
(Rodosto).

Bien qu’ayant perdu une partie de son territoire à l’est au profit des nouvelles municipalités qui ont été créées en 2007, Çatalca est la plus grande municipalité de la province d’Istanbul. Il s’agit d’un arrière-pays exclusivement rural ayant une population totale de 63 000 habitants dont un peu plus de 14 000 sont dans la localité de Çatalca répartis en 8 quartiers (mahalle). Le reste de la population est éparpillé dans 27 villages qui sont, pour la plupart, à l’intérieur des terres, quelques uns seulement sont plantés au bord de la mer Noire.


Gravure représentant Çatalca au début du XXe siècle (on ne reconnaît rien du tout)

Çatalca a des origines très anciennes. La zone a été successivement occupée par les Thraces, les Mégariens et les Romains d’Orient. Sur la route de Constantinople, la ville a été ravagée à chaque fois qu’une armée étrangère essayait d’envahir la capitale (Serbes, Hongrois, Bulgares, Russes, Avars, etc.). Au XIVe siècle une autre nation venue d’Europe et dont leur capitale était proche (Andrinople / Edirne), entendait bien mettre la main sur les terres qui précédent le Bosphore de Thrace. Dès 1371, les Ottomans prirent le contrôle de la région et la petite ville de Matrai (Çatalca) tomba sous leur domination.


Le centre-ville

Restes des remparts

Musée des Echanges de Populations

Hammam du XVIe si
ècle

La ville prospéra surtout au XVIIe siècle quand le pacha Ferhad la dota d’un sérail, d’un bazar, d’un hammam et d’un monastère de derviches (tekke). Cependant, jusqu’en 1924, la ville comptait une majorité de Grecs (Roums), mais l’arrivée des réfugiés musulmans de Grèce à cette date, fit basculer la majorité au profit de ces derniers originaires essentiellement du Golfe de Serres, Drama et Langaza. Tous les orthodoxes furent expulsés vers la Grèce comme le stipulait le Traité de Lausanne.

Jusqu’en 1926, la ville et les villages des alentours formaient une province indépendante, mais comme la population avait fortement diminué après le départ des orthodoxes et que l’arrivée des musulmans de Grèce n’avait pas comblé le vide, l’ensemble fut rattaché à la province d’Istanbul ne formant plus qu’une simple municipalité.


Fête de lutte (août)

Foire agricole (septembre) - Çatalca panayır

A la foire

Grottes d'İnceğiz (İnceğiz Mağaraları)

Il n’y a pas grand-chose à voir ni grand-chose à faire à Çatalca. La ville offre peu d’attraits touristiques et n’a pas su garder le charme qu’elle possédait au début du XXe siècle (voir gravure). Il reste quelques rues anciennes et des maisons grecques en bois, dont le musée des Echanges de Populations qui est fort intéressant.

Autour de la ville on peut voir des restes des aqueducs qui alimentaient la capitale
à l’époque byzantine, ainsi que des tronçons du Grand Mur d’Anatase.
Sur la côte
, Yalıköy (autrefois Podima) et Çilingoz offrent de belles plages dont l’éloignement d’avec Istanbul a eu un effet de préservation. La côte sauvage se poursuit jusqu'à Kastro, dans la province de Tekirdağ, avant d’atteindre Kıyıköy, une charmante petite station balnéaire thrace.

De l’autre côté en direction d’Istanbul, on peut accéder au lac de Terkos qui est le plus grand des lacs de la Roumélie turque et qui est détaché depuis 2007 de la municipalité de Çatalca et fait partie maintenant de celle d’Arnavutköy.  La Forêt de Belgrade (Belgrat Ormanı) n’est pas loin.


Grottes d'İnceğiz (İnceğiz Mağaraları)

Ruines byzantines aux abords de Çatalca


Aqueduc byzantin - Çatalca

Aqueduc byzantin - Cebecıköy

Plage de Yalıköy

Çilingoz

La ligne de train ne dessert que la partie sud de la municipalité : Delikkaya, Ömerli, Yeşilbayır, Bahsuyas, Çatalca, Kabakça.


Le long mur d’Anastase
(Anastasios Suru / Uzun Sur / ναστάσειο Τείχος / Μακρά Τείχη τς Θράκης)

A 6 km à l’ouest de Silivri se trouvait le point de départ des fortifications qui couraient jusqu'à la mer Noire, au lieu-dit Evcik İskelesi près du village de Karacaköy, sur une distance de 56 km.
Le long mur d’Anastase tenait son nom de l’empereur Anastase Ier (491-518) qui le restaura entre 507 et 512, mais il est certain qu’il existait déjà pendant le règne de Léon Ier (457-474).

Le mur était haut de 5,50 mètres et large de 3,30 mètres et était ponctué de tours et de fortins, précédés de fossés. A peu près au milieu des remparts, se trouvait un castrum (castro) ou forteresse dont il reste des traces.
Cet énorme rempart devait naturellement protéger la capitale de l’Empire romain dont les murailles de Théodose II élevées en 412, se trouvent à 65 km à l’Est. Pourtant son efficacité était limitée par l’ampleur de l’ouvrage qui couvrait trop de kilomètres pour pouvoir être bien défendu. Il fallait compter des heures pour parcourir les 56 km. Il fut toutefois entretenu jusqu’au VII ou VIIIe siècle et servait encore de première défense de la ville au XIIe siècle.


Un tronçon du mur pres de Silivri



 

Abandonné par la suite, les pierres furent récupérées pour la construction d’autres bâtiments à Silivri ou dans les bourgs et villages des alentours.
De nos jours il reste quelques tançons épars du côté de Silivri et 22 km de muraille depuis Fenerköy (ancien village de Phanar) à la mer Noire.  

Le mur d’Hadrien (Grande-Bretagne), construit en 122, est la seule fortification monumentale linéaire en Europe qui est comparable au long mur d’Anatase.


Un tronçon du mur pres de Çatalca

 


Un tronçon du mur pres de Karacaköy,

Lac de Terkos et Nouvelle-Istanbul (Yeni İstanbul)

Un des endroits préférés des Stambouliotes pour un week-end de détente est sans nul doute, le lac de Terkos qui se trouve à un peu plus d’une heure de voiture du centre (Taksim).  

Miraculeusement, toute la zone autour du lac a été préservée jusqu'à nos jours. Cela pourrait bien changer, mais en attendant c’est encore un endroit rêvé pour les promeneurs, les pêcheurs et les amoureux de la nature. Les accès au lac étaient très limités jusqu’il y a une dizaine d’années en arrière, donc les villages proches ne se sont pas développés de façon excessive.

Le lac couvre 39 km2 et est d’une profondeur d’une dizaine de mètres en moyenne. Des zones cyclables et des chemins forestiers sont balisés. Il est possible de louer des barques, des vélos ou des chevaux pour découvrir les alentours. Des aires de pique-nique sont également aménagées où il est possible de se restaurer sur place ou simplement se rafraichir.

Les eaux sont très poissonneuses, on y trouve en abondance le brochet, la truite et la carpe. Dans les bois des alentours, les chanterelles et les bolets sont courants. La faune est importante aussi et il n’est pas rare d’y apercevoir des castors, des renards, des chevreuils ou des sangliers.

L’hôtel Park à Durusu offre non seulement l’hébergement, mais il est aussi possible d’y louer des chevaux ou des barques et, naturellement, de s’y restaurer.

 


Carte du lac de Terkos


Projet du nouvel aéroport

Les nouveaux projets du gouvernement mettent gravement en danger le lac de Terkos et ses environs. Si le 3e périphérique passera désormais à quelques kilomètres au sud-est du lac, les travaux de l’immense aéroport à l’est et le canal reliant mer Noire et mer de Marmara, n’ont pas encore commencé. Les travaux d’aménagement de la nouvelle ville au sud ont eux déjà débuté, même si pour le moment les nouvelles zones urbaines n’atteignent pas encore la proximité immédiatement du lac.

 

En fait, il s’agit surtout de nouveaux quartiers pas liés avec le projet de « Yeni İstanbul » qui est une nouvelle zone urbaine qui devrait s’étendre le long de la mer Noire entre le lac de Terkos et Kilyos, dans les municipalités d’Arnavutköy et d’Eyüp.

Un avenir bien sombre se prépare pour le milieu naturel de cette région proche d’Istanbul.

 
Projet de la Nouvelle-Istanbul (Yeni İstanbul)

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