JOURS
FERIES - FÊTES DIVERSES
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Les jours fériés sont rarement
dinfluences religieuses, mais plutôt dorigine républicaine. Noublions
pas que la Turquie est un pays laïc depuis 1923 et tient à garder une certaine distance
avec les religions, suivant nettement la ligne dAtatürk. Donc suivons le Père de
la Nation et commençons par les fêtes laïques
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fêtes laïques fériées
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Le 1er janvier.
Bien que dorigine judéo-chrétienne, (circoncision du Christ), on peut considérer
cette fête comme laïque aujourdhui. Comme partout dans le monde on fête
foireusement la fin de lannée et le lendemain est congé pour se remettre du mal de
crâne ! Cest sur la place du Taksim et sur
Istiklal Caddesi à Péra que les fêtards se
retrouvent pour passer ce nouveau cap. Il y a en général un concert donné en plein air.
Les embouteillages sur les boulevards qui mènent à Beyoglu
sont orchestrés par les klaxons des impatients. Sur la côte anatolienne, cest à Kadiköy que lambiance est la plus chaude. Des
deux côtés du Bosphore, cest une foule en délire et d’innombrables
voitures qui bloquent toutes les avenues. Si vous êtes de ceux qui fêtent ce
passage et que vous logez
à Sultanahmet, ne faites pas lerreur
dy passer la soirée, cest mortel.
Le 23 avril est la Fête de la Souveraineté et des Enfants. On commémore la
constitution du gouvernement provisoire à Ankara en 1920, visant à renverser le sultan.
Des enfants du monde entier sont invités à participer aux cérémonies. Des discours
sont prononcés dans les écoles, mais cette fête ne paralyse aucunement les activités
commerciales.
5 et 6 mai. Selon danciennes traditions, on fête la naissance du printemps.
Elle passe souvent inaperçue en ville, mais pas dans les campagnes où les femmes sont
particulièrement choyées ses jours-là.
19 mai. Fête de la Jeunesse et des Sports. Elle commémore larrivée des
troupes indépendantistes et la déclaration dAtatürk en 1919. Des parades sont
organisées dans toute la ville.
Le 30 août est la Fête de la Victoire
sur larmée grecque qui avait
occupé la moitié de lAnatolie jusquà ce jour de 1922 où les troupes
turques libérèrent Izmir. Cérémonies et défilés.
Le 29 octobre est la Fête Nationale ou plutôt, Fête de la République,
cest son nom officiel. Toute la ville se couvre de drapeaux et des concerts en plein
air sont organisés le soir, tandis quen journée, cest discours et parades
sur les boulevards. |
fêtes
religieuses fériées
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Seules deux fêtes
religieuses sont officiellement fériées en Turquie. Aussi étonnant que cela puisse
paraître, toutes les autres sont certes, marquées dans le calendrier, mais tout
fonctionne normalement, y compris les écoles.
La Fête du Sucre (Seker Bayram) marque la fin du ramadan et dure 3
jours. Le ramadan (Ramazan) est le mois de jeûne prôné par lislam. Il fait
partie intégrante de la vie culturelle du pays et même les non-musulmans se retrouvent
à la tombée du jour, pour lIftâr, (rupture du jeûne). Bien que le ramadan
soit suivit par seulement environ 30 % de la population, cette proportion nest pas
partout la même. Ainsi, dans le quartier de Çarsamba,
on arrivera à 80 %, alors que dans les quartiers de Pancaldi
ou de Bomonti, seul un 10 % suivra la tradition. Au-delà des estimations, cest
toute la ville qui prend part aux festivités pendant un mois. Autant dire que la vie
économique est très perturbée. Les magasins ferment plus tôt, les restaurants
aussi et les beuveries nocturnes sont inexistantes. Cest très gai si on passe la
soirée dans les familles ou chez des amis, mais cela devient ennuyeux si on veut se
distraire dans les lieux publics. A la fin du ramadan, cest encore pire. Toute la
ville déménage. Les grandes vacances. On fait des visites chez les amis ou dans la
famille du bout de lAnatolie. Mieux vaut ne pas être à Istamboul ces trois
jours-là. Tout est fermé et il ny a rien à faire. Comme toutes les fêtes
musulmanes, la Fête du Sucre change de dates tous les ans, car basée sur lannée
lunaire. Pour ces prochaines années, elle sera à la fin du mois de novembre.
La Fête du Sacrifice (Kurban Bayram) est la principale fête de
lannée religieuse et commémore le sacrifice dAbraham. Trois mois après la
précédente, elle est de quatre jours, mais les écoles et certaines entreprises restent
fermées toute la semaine. Cest encore une occasion de partir voir la smala en
Anatolie. Les autobus, les trains et les avions sont pris dassaut et la ville reste
déserte. Ce nest pas non plus le meilleur moment pour choisir son séjour en
Turquie et les agences de voyages « oublient » souvent de préciser ce détail. A part
ça, cest le massacre général. On égorge ces pauvres moutons (voir épisode
biblique), jusque dans les quartiers les plus chics ou là, ils peuvent être remplacés
par des bufs, voire des chameaux. Après quoi on partage la viande avec les amis, la
famille. Cest très convivial, mais cest quand même un véritable carnage.
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fêtes laïques non fériées
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Le 29 mai marque
la conquête d’Istamboul par le sultan Mehmet Fatih (le Conquérant) en 1453.
C’est l’occasion d’envoyer en l’air quelques feux d’artifice payés par la
Municipalité. Quelques discours des partis politiques et quelques défilés.
Rien d’excentrique.
Le 10 novembre 1938 est la date de la mort du héros nationale et
premier président de la Turquie : Atatürk. Chaque année, à l’heure précise
de sa mort, 9h05 au
palais de Dolmabahçe, toute la
ville observe une minute de silence. Les sirènes retentissent et tout
s’immobilise, y compris la circulation, les piétons, les bateaux et les
avions… Des discours sont prononcés dans les écoles pendant deux jours (avec
les répétitions) et on dépose des fleurs devant les nombreuses statues du
libérateur. |
fêtes religieuses non fériées
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(Musulmanes)
Les dates changent chaque année et suivent le calendrier lunaire. Toutes les
fêtes débutent la veille, puisque le jour judéo-musulman se termine à la
tombée de la nuit. Les minarets des mosquées sont illuminés.
- Ragaip Kandili : conception du Prophète Mahomet.
- Miraç Kandili : commémore le dernier voyage du Prophète.
- Berat Kandili : révélation au Prophète.
- Mevlid-i Nebi : naissance du Prophète.
17 décembre : Fête des Mevlevi (derviches tourneurs) à Konya et dans
les couvents (tekke) d'Istamboul et des autres grandes villes du
pays.
(Fêtes alévies)
L’Ayn-i-Cem est la plus importante fête alévie qui commémore le « Miraci »,
les 40 « Abdal » (qui soutiennent le monde dans la hiérarchie
céleste) et les 12 imams dépositaires de la révélation.
Le 21 ou le 9 mars, selon les différentes branches alévies, on célèbre la
fête du nouvel an, Nevroz.
Pâques est célébré dans certaines communautés proches des Arméniens, dont
les Kizil Bas ainsi que la fête de « Khizr » (le 6 mai) qui
est confondu avec la fête d’Elias par les Arméniens.
La fête de « Muharram » : les 12 jours de jeûne durant le mois
d’Asura
pour commémorer Kerbelah.
(Chrétiennes)
Les fêtes chrétiennes ne sont pas toutes commémorées en même temps qu’en
Europe occidentale. Les deux calendriers grégorien et julien sont utilisés.
Il y a souvent une semaine de décalage entre les orthodoxes, les catholiques
et les grégoriens, seulement pour parler des principales religions. Noël est
célébré à la
cathédrale Saint-Esprit,
notamment et à
Saint-Antoine-de-Padoue. Saint
Nicolas, le 6 décembre, est marqué par des cérémonies dans les nombreuses
églises « Aya Nikola » de la ville et à Demre, dans le sud du pays, où vécut
ce saint homme. Le 23 avril, des dizaines de milliers de Stambouliotes de
toutes confessions, font le pèlerinage à
Saint-Georges de Büyükada (Prinkipo).
Le 15 août est fêté dans toutes les églises Panaya, Meryem Ana et Surp
Asdvadzadzin, versions différentes pour sainte Marie. Plusieurs autres fêtes
chrétiennes sont commémorées tout au long de l’année, certaines avec succès,
comme celle du 11 mai à la
fontaine miraculeuse des Poissons.
A Pâques, les Grecs et les Arméniens décorent des œufs qu’ils distribuent à
leurs voisins musulmans, qui leur auront eux-mêmes, distribués des bonbons à
la Fête du Sucre. Bel exemple de cohabitation religieuse...
Pâques est la plus grande fête du Monde orthodoxe et chaque année, des
dizaines de millier de pèlerins se rendent au patriarcat, dans le quartier
de Fener à la messe de minuit.
(Fêtes juives)
Les différentes communautés juives de la ville suivent leur propre
calendrier. Les fêtes débutent la vieille, mais elles ne sont pas
perceptibles en dehors des communautés. Si vous décidez d'aller voir un
cimetière juif, éviter les jours de fêtes et le samedi. |
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