Un peu courbée, mais le pas décidé, Madam Niki
à toujours un sac à la main et une meute de chats à ses trousses. Tout le monde la
connaît, aussi bien les gens du quartier que la gent féline des environs de la mosquée
Firuz Aga. Elle vit à deux pas de lécole quelle fréquenta, Sainte-Puchérie
où elle a apprit le français. Madam Niki à bon cur et cest une mission pour
elle de sortir deux fois par jour, par tous les temps, pour nourrir les chats de la rue.
Ceux-ci lattendent groupés dans des endroits bien déterminés et ils sont,
évidemment au rendez-vous et à lheure.
Madam Niki est une figure dont le quartier
aurait du mal à se défaire. Pourtant son histoire avait prit un chemin bien différent
dans les années 60, aux pires heures des relations greco-turques au sujet de Chypre,
cette île quelle a rêvée de voir couler. Les Turcs de Grèce et les Grecs de
Turquie sentirent le besoin de quitter leur pays et les gouvernements faisaient tout pour
quils sen aillent. Ainsi vint le tour de Madam Niki qui partit conquérir le
Nouveau-Monde. Perdue au milieu de la Pennsylvanie dans un univers où les relations
humaines sont presque inexistantes, elle se sentait bien loin des réalités orientales et
des bals de Péra. Au bout de onze ans, elle décida de quitter ce pays et de revenir dans
le sien. Elle retrouva une ville qui avait bien changé. Presque tous ses amis et sa
famille avaient quitté Istamboul. Heureusement il restait les vieux voisins musulmans et,
petit à petit, elle se fit pleins de nouveaux amis, qui aujourdhui, la suivent dans
la rue, deux fois par jour, en miaulant.
Madam Niki
Firuz Aga Camii - Cihangir