Catégorie :
Quartiers &
Mairies
Municipalité /
Quartier :
Bakırköy
Quartiers / Mairies voisin(e)s :
Zeytinburnu,
Güngören,
Bahçelieveler,
Küçükçekmece
Situation :
banlieue ouest
Visite privée du quartier :
Istanbul Insolite
Ltd
Bakırköy est une banlieue qui, grâce à
ses infrastructures, se place en tête
des villes périphériques d’Istanbul en
termes de qualité de vie. Elle est de
grandeur raisonnable avec ses 240 000
habitants qui ont, pour la plus grande
partie, la possibilité de travailler sur
place, dans l’industrie ou les services
qui y sont nombreux. L’aéroport
international d’Atatürk, l’hôtellerie,
de grands hôpitaux, le port de
plaisance, 11 centres commerciaux et les
activités sportives (siège du comité
olympique turc, palais des sports,
hippodrome, patinoires, piscines, etc.),
sont autant de secteurs d’activités qui
font vivre la ville et attirent les
habitants de toute l’agglomération
stambouliote.
Les zones les plus actives de la
municipalité sont le centre de Bakırköy
en premier lieu. Yeşilyurt, Ataköy,
Yesilköy
et
Florya sont des
zones plus résidentielles, mais aussi
développées dans le commerce et le
tourisme d’affaires.
Bakırköy était autrefois une
municipalité qui couvrait un immense
territoire allant des remparts
d’Istanbul au lac de
Küçükcekmece. Elle
s’est séparée du territoire de
Zeytinburnu en 1957 et de ceux de
Küçükçekmece et
Avcilar en 1989. Les principaux
quartiers de Bakırköy sont aujourd’hui :
Osmaniye, Kartaltepe, Zuhuratbaba,
Zeytinlik, Cevizlik, Sakızağacı et Yeni
Mahalle.
A l’origine Bakırköy portait le nom d’Hebdomon
qui indiquait la septième borne
kilométrique à partir de
Millon, point de départ de la
Via Egnatia et qui se trouve devant
Sainte-Sophie. C’est au IVe siècle que
l’armée était cantonnée sur un vaste
espace dénommé Kampos ou Campus. Le
tribunal était une sorte de tribune d’où
l’empereur parlait à son armée. Valens
fut proclamé empereur romain en ce lieu.
Hebdomon possédait plusieurs églises
dont celle de St Jean-Baptiste
construite en 391 et qui abritait le
crâne du saint (actuellement au musée de Topkapı). On y trouvait également
plusieurs palais, dont celui de Magnaure
(Magnaura) qui portait le même nom que
le palais de la salle du trône à
Constantinople. On y organisait les
cérémonies lors des campagnes militaires
victorieuses. De là, l’empereur et son
armée défilaient jusqu'à la
Porte Dorée
(Yedikule) en triomphe.
Ancienne école
primaire française, aujourd'hui
école grecque
Front de mer
Centre |
Les enfants de
l’orphelinat arménien
Saint-Joseph de Makriköy
L’orphelinat a été crée
à
4 kilomètres d’Istanbul
(Bakırköy), par l’abbé
Jules Chaperon (au
centre de la photo),
capitaine aumônier de
l’armée française
d’occupation, le 19 mars
1922.
En arrière-plan, on
distingue les
religieuses catholiques
arméniennes de la
congrégation de
l’Immaculée Conception,
qui dirigeaient
auparavant une école et
un couvent à Ankara (Angora).
Après
l'expulsion des
Arméniens d'Ankara (avril
1915), les
sœurs œuvrèrent dans
différents orphelinats.
Lorsque les forces
françaises d’occupation
quittèrent la Turquie
(1923), beaucoup
d’Arméniens suivirent
leur sillage. Le 24
septembre 1923, l’abbé
Chaperon, les sœurs
arméniennes et les
orphelins de Bakırköy,
s’embarquèrent sur le
navire « Le Trouville »
pour la France. Ils
débarquèrent à la
mission Notre-Dame de la
Montagne
à
Grasse, puis
s’installèrent à La
Martre, dans la région
du Var (France).
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Sous le règne de Justinien Ier
(527-565), on éleva un palais appelé
Jucundianæ et on ajouta des
portiques, des bains, des citernes et
des forums. La ville possédait aussi
deux forteresses.
Tous les bâtiments de la ville ancienne
d’Hebdomon ont eu à souffrir des
invasions des armées étrangères qui
assiégèrent Constantinople à toutes les
époques. Il semblerait qu’après
l’occupation latine de 1204-1261,
Hebdomon perdit son importance pour ne
devenir, au fil des siècles, qu’un gros
bourg de pêcheurs. Les palais et les
églises d’Hebdomon n’étaient qu’un
lointain souvenir quand les Ottomans
prirent la ville en 1453 et peu de Turcs
musulmans s’y installèrent. Les
habitants grecs (roums) appelèrent le
lieu le grand village, soit Makro Hori
ou Macro Chori (Uzun Köy, en turc). Au
fil du temps les deux langues se
confondirent et la ville fut désignée
sous le nom de Makriköy ou Macrikeuy.
C’est en 1925, que l’on changea
officiellement et définitivement le nom
en Bakırköy.
Entre 1921 et 1923 des fouilles ont été
organisées par les occupants français.
La plupart des sites des grands
bâtiments ont été répertoriés et des
fragments ont été mis à jour concernant
le Tribunal et l’église
Saint-Jean-Baptiste.
Plusieurs citernes sont visibles encore
de nos jours, dont la plus grande
à ciel
ouvert (Fildamı sarnıcı) mesurant 127 x
76 mètres. Depuis 1996, on y organise
des concerts pouvant accueillir jusqu'à
12 000 personnes.
Marché hebdomadaire (samedi) |
Centre-ville |
Le marché écologique (Ekolojik
Pazarı) a
lieu tous les
vendredis de 10h00
à
20h00 |
Eglise arménienne
grégorienne au
centre-ville |
Marché hebdomadaire (samedi) |
Parc botanique (Botanik parkı) |
Deux autres anciens villages sont à
l’ouest de Bakırköy séparés par des
zones militaires et l’aéroport
international :
Yeşilköy (San Stefano)
et Florya.
Tous les autres quartiers sont des
expansions de l'une ou l’autre des trois
localités d'origine.
Yeşilköy est connu surtout par le traité
que la Russie victorieuse imposa à
l’Empire ottoman le 3 mars 1878, et dont
les grandes puissances firent atténuer
la rigueur à leur profit au Congrès de
Berlin (pertes ottomanes dans les
Balkans, dans le Caucase,
à Chypre et
dans la Mésopotamie du Sud).
San Stefano était essentiellement habité
par des Grecs et des Latins jusqu’au
XVIIIe siècle, puis vinrent des
Arméniens, des Russes, des Bulgares, des
Arvanites et des musulmans. Aujourd’hui
encore, c’est l’un des villages les plus
cosmopolites de la périphérie
stambouliote.
Florya ressemble beaucoup à
Yesilköy – San Stefano
dans sa
composition ethnique. Village de
pêcheurs jusqu’au début du XXe siècle,
son essor est dû à ses plages qu’il vint
à la mode de fréquenter dans les années
30. Aujourd’hui c’est une petite
bourgeoisie aisée qui y habite. On y
trouve de bonnes tables et on s’y
bouscule les fins de semaines.
La villa
Atatürk (Atatürk Köşkü) est une
magnifique résidence qui est aujourd’hui
un musée.
Mis à part la côte entre Yeşilköy et
Florya, la municipalité de Bakırköy ne
propose pas vraiment d’attraits
touristiques importants. Si les hôtels sont nombreux au centre et à
Ataköy, c’est surtout à cause de la
proximité de l’aéroport
Atatürk et la présence du centre des
Congrès (Ataköy).
La municipalité est bien pourvue en
transports en commun. On y trouve la
ligne sud de métro, des lignes de bus,
métrobus et de dolmuş, la ligne de
chemin de fer et des importantes lignes
de bateau. Il est donc aisé de se
déplacer vers le centre névralgique
d’Istanbul, le centre historique ou vers
les banlieues plus lointaines.
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