Imrahor Cami Müzesi
Eski Aziz Yahya Studiyon Kilisesi
Imrahor Camii
Caddesi,
Samatya - Yedikule
Cette intéressante
église avec son monastère fut construite en 463 par un patricien nommé Studios
et dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Le monastère était habité par une étrange
communauté de moines appelés les « Sans-Sommeils » et qui, divisés en trois
groupes (Grecs, Latins, Syriens), se relayaient pour prier jour et nuit. Ce
monastère était le plus riche et le plus grand de Byzance. La discipline y était
sévère et les mille moines qui l’occupaient, passaient leur temps à prier, à
copier les anciens documents et à les illustrer. Ce fut un centre intellectuel
important avant l’occupation latine, puis pendant la Renaissance Orientale (XIVe
et XVe). La première université de Constantinople y vit le jour au milieu du XVe
siècle.
Pendant l’occupation latine, l’église et le monastère furent pillés et subirent
des dommages importants. Les reliques furent emportées en Alsace, dans la
Principauté de Bâle et en Flandre en 1205. On en trouve encore de nos jours
exposées dans les églises des villages de Miécourt et Charmoille dans le canton
du Jura. Celles de Lower Kingswood dans le Surrey, furent emportées lors du
pillage de l’Abbaye de Lucelle par les Anglais en 1346.
L’empereur Michel Paléologue (1261-1282) fit réparer l’église et la galerie fut
décorée de magnifiques mosaïques, dont on peut encore en voir quelques
fragments.
Une visite impériale s’opérait chaque année le 29 août, jour de la
Saint-Jean-Baptiste. Pour cette occasion, l’empereur venait du
Grand Palais par bateau jusqu’à la
porte de Narli Kapi, voisine de l’église, où il était reçu par les moines. Les
reliques du saint étaient montrées à la foule lors de la procession. On peut
encore en voir quelques-unes aujourd’hui, au musée de
Topkapı.
L’église fut convertie en mosquée sous le règne du sultan Beyazit II (1481-1512)
par l’écuyer (Imrahor) du sultan, Ilyas Bey. Elle fut abandonnée après le
grand tremblement de terre de 1894.
L’Institut Archéologique de Russie y effectua des fouilles dont les résultats
sont exposés au
musée des Antiquités.
Au sud, une citerne byzantine avec des colonnes corinthiennes est encore
visible. Elle fut détruite pendant un incendie en 1782. L’église et la citerne,
dépendent administrativement de la Fondation
Sainte-Sophie, ce qui en limite
largement la visite. Une restauration a été entreprise en juin
2007, sans
grand résultat.

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