Dès la fin du XIXe siècle, les voyageurs
commencèrent à affluer à Istanbul. On venait
d’ouvrir la ligne du Simplon-Orient-Express et
toute la société se devait de partir à bord de
ce luxueux train, à la découverte des confins de
l’Europe, dans l’Empire du Grand Turc. On
passait généralement quelques jours en ville,
avant de partir en villégiature sur le
Bosphore
ou dans les îles des Princes. Ainsi il fallut
assurer l’hébergement de ces nouveaux venus.
Tarabya,
Büyükdere,
Beykoz,
se dotèrent de somptueux palaces.

A Heybeli on construisit l’Hôtel Royal, le
Panorama et le Halki Palace. A Büyükada ce fut
l’Hôtel Giacomo, le Calypso, l’Hôtel des
Etrangers et, surtout, le Grand Hôtel de
Prinkipo. Ce dernier fut érigé au sommet de la
colline de Jésus en 1898 sous la direction de
l’architecte Alexandre Vallaury. Il avait déjà
construit le Péra Palace quelques années plutôt
en ville. Cette fois, ce devait être le plus
grand et le plus bel hôtel de la région avec ses
trois ailes, ses escaliers monumentaux et le
mobilier « grand chic » qu’on avait prévu. Il ne
fut jamais terminé. La compagnie française qui
avait engagé les travaux, déposa le bilan et
c’est la banquière phanariote Hélène Zarifi, qui
récupéra le bâtiment et en fit un orphelinat
grec.
L'orphelinat
a été saisi par le gouvernement
peu après la guerre. Son énorme structure domine
toujours le haut de la colline dans
l’indifférence des passants qui ne connaissent
pas l’histoire de ce géant.
De cette époque, seuls le Halki Palace à Heybeli
et le Splendid à Büyükada fonctionnent encore.

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