Sen Bönuva Fransız Kilisesi
1362 - 1379
Quartier Karaköy /
Galata
–
Mairie de Beyoglu
On ne sait pas exactement la date de
fondation de cette église, mais l’on pense que
c’est sous le pape Urbain V (1362-1379) qu’elle
fut construite pour remplacer l’église génoise
de Saint-Michel. Pendant longtemps Saint-Benoît
était désigné sous le nom d’ « église des
Génois ». A sa construction, elle n’était pas
comprise dans l’enceinte de la ville de
Galata,
ce n’est que plus tard, lors de l’agrandissement
des remparts, qu’elle fut totalement incluse
dans le nouveau milieu urbain, coincée entre des
quartiers arméniens et grecs à l’est et juif
caraïte au sud.
Les Bénédictins avaient joué un rôle important
dans l’occupation de Constantinople par les
Latins au XIIIe siècle. Ils ne revinrent
s’installer qu’en 1450, trois ans avant la chute
de la ville. Le couvent attenant de
Sainte-Marie-Miséricorde avait une chapelle
desservie successivement par les Bénédictins et
les Franciscains, puis après 1583, par les
Jésuites qui ouvrirent une école dans les
bâtiments annexes. La chapelle fut totalement
restaurée en 1610 et enrichie de mosaïques.
Quand les derniers Maures furent chassés de
Grenades, Soliman-le-Magnifique ordonna de
convertir l’église en mosquée pour les réfugiés.
Le roi de France François 1er,
intervint auprès du sultan pour en faire la
chapelle royale de l’ambassade, ce qui permit
aux Jésuites de garder l’édifice et ses
dépendances.

Monastère Saint-Benoît, église,
école et dispensaire au XVIe siècle
L’église fut la proie des flammes en 1686 et
1696, mais fut à chaque fois restaurée et
agrandie. Une inscription latine raconte ces
événements. Au XVIIe et XVIIIe siècle,
Saint-Benoît avait une réelle importance et on y
donnait la messe en latin, grec et arménien dans
les trois rites différents. La communauté
allemande avait le droit d’assister aux messes
sous l’autorisation expresse de l’ambassadeur de
France.
Les bâtiments furent encore endommagés par
l’incendie de 1731, puis l’ordre des Jésuites
fut supprimé par Clément XIV et ce sont les
Lazaristes qui en prirent possession en 1783. En
1839, l’ordre des Filles de la Charité ouvrit
une école qui fut agrandie en 1871.
Les incendies et les tremblements de terre n’ont
pas laissé l’église intacte et on trouvera un
mélange des styles s’étalant sur 800 ans. La
tour est sans doute le principal élément de la
première construction qui a traversé les temps.
Elle est de style « croisade » avec son sommet
crénelé. La nef et le côté droit datent de la
restauration de 1732. Plusieurs tombes
d’ambassadeurs, celle de la princesse Hélène de
Zrinyi et du
comte
François II
Rakóczi
(de
Ragotski) "l'Immortel", sont à
l’intérieur. Les Hongrois de passage à Istanbul
viennent volontiers rendre hommage aux deux
derniers.
Depuis quelques années, il n’y a plus de messe
et le dispensaire est fermé depuis 2009.
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François II
Rakóczi (1676-1735) prince de
Hongrie et de Transylvanie de 1704 à
1711. Fils de François Rákóczi et d’Ilona
Zrínyi, né le 27 mars 1676. Il est
l'héritier des familles Rakóczi et
Báthory par sa grand -mère Zsófia de
Báthory.
Très jeune déjà, il conspire contre
l’autorité des Habsbourg, mais après la
défaite des insurgés hongrois, il est
séparé de sa famille et élevé par les
jésuites de Neuhaus en Bohême, puis
fréquente l’université de Prague. Il
épouse le 26 septembre 1694 une
aristocrate allemande, Charlotte Amélie
de Hesse-Wanfried (1679-1722) et obtient
un titre de prince du Saint-Empire
Romain Germanique. De cet union naissent
: József (1700-1738) et György
(1701-1752)
De retour en Hongrie en 1694, il noue
des relations avec le Maréchal français
de Villars et sera incarcéré pour cela
en 1701. Il s’évade et se réfugie en
Pologne, puis prend la tête de
l’insurrection hongroise de 1703. Il
conquiert avec sa troupe toute la
Hongrie orientale et reçoit de la Diète
de Gyulafehérvár le titre de prince de
Transylvanie le 8 juillet 1704, sous le
nom de François II Rakóczi.
Il est
proclamé régent de Hongrie en septembre
1705 et recherche l’alliance française
en faisant déclarer les Habsbourg déchus
de leurs droits sur le royaume de
Hongrie à l’assemblée d'Onod le 5 avril
1707.
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Les mesures sociales qu’il envisageait
de prendre, notamment l’émancipation des
paysans inquiètent la noblesse tandis
que l’Eglise se méfie de son entourage
protestant. Battu à Trencsén en 1708 il
perd son titre de prince de Transylvanie
en février 1711. À la Paix de Szatmar le
30 avril 1711, on promet aux insurgés
dont François II Rakóczi lui-même,
l’amnistie s'ils prêtent serment à
l’empereur Charles VI de Habsbourg.
François Rakóczi refuse de souscrire à
ce traité et recherche en vain
l’alliance du tsar Pierre Ier le Grand.
Il
passe le reste de sa vie en exile en Prusse, en
France et dans l’Empire ottoman. Il meurt à
Tekirdağ (Rodosto)
le 8 avril 1735. Il fut enterré dans l’église
royale de France située dans le périmètre du
monastère
Saint-Benoît à Istanbul.
La rumeur disait, au début du XVIIIe siècle et
jusqu'à nos jours, que le prince Rakóczi était
immortel. Son corps aurait été remplacé par un
autre, avant ses funérailles à Constantinople.
Il aurait prit par la suite le nom de comte de
Saint-Germain.
En 1750, le comte de Saint-Germain fut présenté
au roi français Louis XV et à Madame de
Pompadour et fit sensation à Versailles,
notamment par son curieux pseudonyme, car
Saint-Germain était un domaine royal. Habillé de
vêtements clinquants et couvert de bijoux, ce
personnage se nourrissait pratiquement que de
pain et de gruau. Il parlait et écrivait le
grec, le latin, l’ottoman, le sanscrit, le
chinois, le français, l’allemand, l’italien, le
portugais, l’espagnol et l’anglais. Il jouait de
plusieurs instruments de musique et composait.
Il savait peindre et était expérimenté en chimie
et alchimie. On lui attribue plusieurs ouvrages
sur l’alchimie. Sa passion était les pierres
précieuses et il en possédait une grande
quantité.
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La
légende de l’Immortel
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Selon la légende, le comte de
Saint-Germain aurait été immortel ou
possédait un élixir de longue vie. Sous
divers pseudonymes, il aurait assisté
aux noces de Cana et résidé à la cour de
Babylone, on l’aurait vu à Venise au
XVIIe siècle ainsi qu’en Hongrie et dans
l’Empire ottoman où il aurait passé un
exil au bord de la mer de Marmara, dans
la ville thrace de
Tekirdağ (Rosdosto).
On prétend qu’il pouvait se rendre
invisible et était aussi hypnotiseur.
Voltaire parle de lui dans une lettre en
disant : « C’est un homme qui ne meurt
point, et qui sait tout ».
Après plusieurs affaires peu claires, le
comte de Saint-Germain quitte la France
en 1760 et voyage en Prusse, en Italie,
en Russie, en Angleterre et en
Autriche-Hongrie. On le voit souvent à
Vienne, mais il passera beaucoup de
temps à la cour de Schleswig-Holstein.
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Il
serait « mort » subitement dans cet Etat
allemand, mais il aurait reparu à Paris pendant
la Révolution française.
On l’associe souvent au Juif errant dépeint la
plupart du temps en costume arménien et autre
incarnation du mythe d’immortalité. Casanova qui
a rencontré le comte de Saint-Germain à La Haye,
le décrit habillé de cette manière et le
soupçonne de prestidigitation et d’imposture.
En France, Napoléon III se passionna pour
l’histoire du comte de Saint-Germain et chargera
la police de rassembler tous les indices le
concernant. Le dossier aurait brûlé lors de
l’incendie des Tuileries en 1871.
On ne connaît à ce jour ni la date de naissance
de ce personnage, ni la date de son décès, ce
qui renforce la thèse de l’immortalité, même si
la rumeur à fait dire qu’il serait mort à
Eckernförde en Allemagne, en 1784.
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Les
reliques de sainte Euphémie
L’une des principales reliques (le
crâne), a été emportée par les Croisés
originaires de l’Evêché de Bâle et du
Comté de Ferrette (Pfirt) après le
pillage de Constantinople en 1204.
Plusieurs reliques arrivèrent à l’abbaye
de Lucelle, dont le crâne qui fut sauvé
lors du pillage de la région par Anglais
en 1375 (à chacun son tour).
Les Français détruisirent la
quasi-totalité de l’abbaye après en
avoir chassé les moines et confisqué
leurs biens en 1804. Toutes les reliques
qui y étaient conservées purent
néanmoins être sauvées et éparpillées
dans les églises des villages voisins,
actuellement sur les deux côtés de la
frontière helvético-française. Ainsi les
églises paroissiales de Miécourt,
Pleigne, Charmoille, Liebsdorf, Oltingen
ou Ferrette ont pu protéger les reliques
sacrées de Lucelle, mais toutes ne sont
pas arrivées jusqu'à nous.
L’église catholique Sainte-Catherine du
village de Bouxwiller (Buxwiller) hérita
du crâne de sainte Euphémie qui était
exposé dans un reliquaire en métal
argenté, comme le sarcophage d’origine à
Chalcédoine. Il a été volé le 21
décembre 2008.
Il est intéressant de noter au passage,
que le petit village de Charmoille dans
le Jura suisse, proche de Lucelle où se
trouvait le crâne d’Euphémie de
Chalcédoine ramené par les Croisés, a
été le lieu où le poète et psychiatre
Ferenc Rákóczy a grandi. Né à Bâle le 22
novembre 1967, il est l’un des
descendants
de Ferenc
(François) II Rákóczi de Transylvanie
qui
trouva refuge auprès de la Porte. Décédé
à
Tekirdağ (Rodosto)
en 1735, il a été enterré en l’église
Saint-Benoît d’Istanbul
dans des conditions pas très claires, ce
qui déclencha une rumeur sur son
immortalité.
Rumeur toujours
vivante.
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