Slika
Le slika est de tradition orientale et puise ses origines chez les chrétiens
du Liban. Il est consommé surtout le 3 décembre, fête de sainte Barbara,
pour commémorer sa fuite de la tour où son père la maintenait prisonnière.
Sainte Barbara trouva refuge dans un champ de blé et pu ainsi survivre en
mangeant les grains.
Les chrétiens du Liban et de Syrie se rappellent cet événement en
confectionnant une sorte de bouillie de blé sucrée et agrémentée de
confiseries. Elle peut être distribuée à l’église, mais on la consomme aussi
à la maison. A cette occasion, les enfants se déguisent et vont quémander
des sucreries chez les voisins. Tradition qui n’est pas sans rappeler le
carnaval occidental ou l’Halloween américain.
Bien que fête chrétienne à l’origine, la tradition s’est étendue aux voisins
d’autres religions, notamment aux Alévis nusayrîs qui peuplent les monts
côtiers entre Lattaquié et Alexandrette. Ces derniers ne fêtent pas
directement sainte Barbara, mais ont repris la tradition du slika en une
cérémonie (Hedik) qui se déroule lorsqu’une première dent apparaît dans la
mâchoire inférieure d’un enfant. Si la première dent apparaît dans la
mâchoire supérieure, la cérémonie du Hedik a lieu aussi, seul le plat est
différent et toujours salé.
Les melkites orthodoxes du Sud de la Turquie ont à leur tour adopté cette
coutume nusayrîe, tout en gardant la distribution du slika à l’église, mais
en abandonnant le déguisement des enfants et la quête des sucreries.
A l’occasion du Hedik, l’enfant nouvellement denté est placé assis sur une
table où l’on lui jette du blé sur la tête. On a placé dans un plateau
différents objets (livres, tissus, pièces de monnaie, etc.), dont l’enfant
pourra choisir celui qui lui plaira le plus. L’objet choisi désignera
symboliquement le métier pour lequel l’enfant sera inspiré plus tard. |