Loukoum
Jusque dans les années 1920, le loukoum était désigné dans l’Empire ottoman,
en français, sous le nom de « Rahat Lokoum ». Ce nom dérive de « lokma »
qui veut dire morceau et de « rahat », tranquillité. Il s’agit donc bien
d’un « morceau de tranquillité »…
Typiquement stambouliote, le loukoum se consomme de nos jours dans tout
l’ancien bloc ottoman (35 pays), des Balkans à l’Algérie en passant par le
Caucase et le Proche-Orient. Il a pénétré en Europe occidentale, surtout
avec le déplacement des populations ottomanes (Arméniens, Grecs, Turcs,
Arabes), dès la fin du XIXe siècle.
A Istanbul, sa terre natale, le loukoum apparaît au XIVe siècle déjà, mais
c’est avec le fameux confiseur Haci Bekir qu’il devient vraiment populaire
dès l’ouverture du premier magasin en 1776. La bourgeoise levantine
l’appelait à cette époque « bonbon turc » puisqu’il était essentiellement
consommé chez les musulmans, lors des fêtes. Ce n’est que par la suite que
les chrétiens d’Orient l’adopteront.
De nos jours, le simple sucre a remplacé le rôle du loukoum qui était
distribué devant les mosquées quand la prière d’un fidèle avait été exaucée.
Le loukoum peut être parfumé à divers arômes (gomme arabique, rose, menthe)
et agrémenté de pistaches ou de noix. En hiver, on peut trouver le « kaymaklý
lokum », c’est-à-dire,
le loukoum à la crème de lait de bufflonne. |