Aþure
Le nom de ce dessert vient à la fois du mot « achara » signifiant dix en
arabe, et à la fête de l’Aþure (ou Achoura) qui est célébrée le 10 du mois
de Muharram, le premier du calendrier musulman.
A l’origine, il s’agissait de la fête juive du Youm Kippour (Grand Pardon)
et c’était un jour de jeûne. Pour les musulmans, le mois de Muharram
symbolise l’abondance et le dixième jour est celui de dix grands événements
bibliques :
- Moïse écarte les eaux de la mer Rouge
- Noé s’échoue sur le Mont Ararat
- Jonas est libéré du ventre de la baleine
- Adam est pardonné de son premier péché
- Joseph, fils de Jacob, est sauvé du puits où ses frères l’avaient jeté
- Naissance de Jésus / jour de l’Ascension
- Le roi David est pardonné de ses péchés
- Naissance d’Isaac, fils d’Abraham
- Jacob recouvre la vue
- Guérison miraculeuse de Job
La fête de l’Aþure, qui n’est pas mentionnée dans le Coran, est considérée
comme une fête mineure par les sunnites, tandis que les chiites lui
accordent une très grande importance en commémorant, le même jour, la mort
du petit-fils du prophète (Hussein), et celle d’Ali son gendre.
Les alévis, qui ont des racines chiites, commémorent également l’Aþure,
selon leurs traditions, l’originalité du dessert a pour source l’arche de
Noé. En effet, lors des derniers jours de voyage, il ne restait plus
suffisamment de vivres abord. On décida de mélanger le reste des provisions
afin d’obtenir une sorte de soupe sucrée et consistante qui permit de
survivre après douze jours de jeûne.
Il existe également une version grecque de l’aþure (koliva) qui est préparée
au début d’année avec les restes du réveillon.
Enfin, les Arméniens ont leur aþure eux aussi, qu’ils nomment « anouchabour »,
soupe sucrée consommée au réveillon. |