Dolmabahçe Sarayý
Beþiktaþ
Ce palais combine l'architecture européenne
monumentale des palaces avec les conceptions
ottomanes de l'espace intérieur et donne ainsi à
l’ensemble cette intensité architecturale qui
manque à Topkapi.
Il est avant tout, le fruit d’une jalousie
dissimulée d’un sultan et son histoire commence
avec l’incendie de
Péra
en 1831. De toutes les ambassades étrangères,
seule celle de Venise avait échappé aux flammes.
Il fallut donc les reconstruire une à une et
c’est la Hollande qui ouvrit le bal en se
contentant de proportions tout à fait
raisonnables. Par contre les autres pays
voulaient prouver leur grandeur en s’en mettant
plein la vue les uns aux autres. L’Angleterre,
la France et surtout la Russie, firent
construire de gigantesques demeures, qu’on
appela dès lors, des palais. A cette époque, le
sultan demeurait toujours dans son palais de
Topkapi, vieux et humide, mais surtout pas
monumental du tout. Voir s’élever les palais
majestueux des étrangers juste en face, ne lui
plut guère et ordonna la construction du palais
qui allait surpasser toutes les autres dans ses
proportions, son élégance et dans la richesse de
sa décoration.
Dolmabahçe, est construit sur l'emplacement d'un
ancien port, sur la rive du
Bosphore,
remblayé au début du XVIIe siècle par Ahmet Ier
et son fils Osman II afin d'étendre un jardin
royal aménagé par Mehmet II peu après la
Conquête. Le palais actuel fut mandé par
Abdülmecit I et servit de résidence impériale
aux sultans ottomans pendant presque toute la
période qui leur restait à gouverner.

Les architectes sont Gabaret et Nikogos Balyan.
L'aménagement ottoman traditionnel des
résidences impériales en pavillons n'a pas cours
ici et les possibilités de vue sur l'extérieur
ne sont pas privilégiées. L'extérieur combine la
façade classique des temples avec les éléments
de la Renaissance italienne et une décoration
néobaroque. L'immense palais de 285 pièces
possède une partie centrale rehaussée abritant
la salle du trône et l'escalier principal dont
les rampes sont en cristal de Baccarat. Cette
pièce est flanquée d'ailes où se trouvent les
pièces étatiques, les appartements impériaux et
le harem. Les pièces sont aménagées selon le
traditionnel plan cruciforme ottoman, comme dans
le
Çinili Köskü
du palais de Topkapi. Séchant, qui a
décoré l'opéra de Paris de Charles Garnier, fut
responsable des aménagements intérieurs du
palais et utilisa du mobilier européen similaire
à celui qu'on trouvait dans les palais et villas
français, un fait inhabituel pour une
architecture ottomane.
Les deux affreux hôtels construits dans les
parcs du palais et qui le surplombent, ont
fortement contribués à dégrader le site. Le
dernier bâtiment qui fut construit, comme la
plupart des grands hôtels d'Istanbul, sans
autorisation, est dans un parc public. Nous
pouvons espérer que la municipalité d'Istanbul
ordonne sa destruction sans tarder.



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