Korpi
Sarayı
Petits-Champs
/ Tepebaşı
Palais de style italien du XIXe siècle construit
par Ignazio Corpi, armateur levantin pour l’une
de ses maîtresses. Ce bâtiment a été pendant
longtemps une propriété des Etats-Unis et
faisait office de consulat entre 1937 et 2001.
Il est en voie de transformation en hôtel de
luxe (Soho House).
Bien que le bâtiment principal ait gardé son
aspect extérieur, l’ajout de dépendances dans
une architecture hideuse, a nettement dénaturé
le site.
C’est vers 1870 que le riche Monsieur Corpi
décida de faire construire aux
Petits-Champs,
ce qui devait être la plus luxueuse villa de
tout
Péra.
Alors que le chantier avait débuté, une Tzigane
prédit l’avenir d’Ignazio Corpi en lisant dans
le marc de son café, chose très courante en
Europe orientale. Celle-ci lui annonça sa mort
dès la fin de la construction du palais.
Craignant la prédiction, le Segnor Corpi fit
traîner les travaux pendant 10 ans.
Quand le palais fut enfin terminé, le soir même
où le propriétaire y entra pour s’y installer,
il mourut. La nouvelle fit le tour de la ville
et jeta l’effroi dans la population. On évitait
même de passer devant en chuchotant que le
palais était damné.
Dans ces conditions, on comprend que les
héritiers n’arrivèrent pas le vendre.

En ce temps-là, les ambassades se trouvaient
presque toutes à Péra. Reconstruites après
l’incendie de 1830, les légations avaient
investi des sommes importantes pour s’en mettre
plein la vue l’un l’autre. Les Américains
avaient fait exception et leur ambassade était
plutôt ridicule. Les héritiers Corpi proposèrent
donc leur palais à l’ambassadeur des Etats-Unis.
A l’époque, les Américains ne possédaient pas de
biens immobiliers à l’extérieur de leur pays.
Tous les locaux, dans les pays où ils étaient
représentés, étaient simplement loués. Pas
question d’acheter ici non plus. On trouva un
compromis et un bail à loyer fut signé pour une
période de 25 ans avec le consul de l'époque
John G.A. Leishman.
En 1907, le bail arrivant à échéance, les Corpi
proposèrent une nouvelle fois de vendre le
palais. Les principes américains n’avaient
pourtant pas changé, mais le nouvel ambassadeur
ne trouvait guère normal cette situation et
décida de l’acheter quand même avec son propre
argent qu’il se fit rembourser – péniblement -
en notes de frais.

Le palais Corpi fut donc la première acquisition
des Américains. Ce fut une bonne affaire, car
l’ambassadeur avait appris l’histoire de cette
demeure et put marchander afin de l’obtenir pour
la somme de 25’000 livres ottomanes alors
qu’elle avait coûté à la construction, la
bagatelle de 99’000 livres ottomanes.

Familles Corpi & Tubini devant leur propriété de
Beylerbeyi |