Héritière des bains romains, la tradition du
hammam est passée chez les Byzantins (Romains
d'Orient), puis chez les Ottomans en prenant de
plus en plus d'importance. Dans tout l'Empire
ottoman, véritable continuation de l'Empire
romain, les bains publics ont été construits,
jusque dans les plus petits villages des
provinces éloignées de Transylvanie ou du
Proche-Orient. Dans la capitale ottomane, chaque
quartier, pour ne pas dire chaque rue, possédait
son hammam. Parfois ils étaient immenses avec
des sections séparées pour les femmes et pour
les hommes, de hauts dômes et de multiples
alcôves pour favoriser l'intimité. Parfois, il
s'agissait de petits bains, avec une seule
section et sans dôme sur le vestiaire, et avec
quatre petites alcôves autour de la pierre
chaude. Certaines familles bourgeoises
possédaient leur propre hammam à côté de leur
maison, mais de tout temps, on préférait se
rendre aux bains publics, ce qui favorisait les
rencontres, l'échange et la communication.
Les hammams d'Istanbul, sont d'époques
différentes, mais ce sont surtout des
constructions du XVIe siècle, période prospère
pour les bains publics et où l'hygiène en Europe
orientale, avait toute son importance.
Contrairement aux idées reçues, la religion
n'avait pas beaucoup d'influence sur les
habitudes du bain qui remontent à l'époque
romaine, mais il faut croire que les Méridionaux
avaient un souci plus marqué que les
Occidentaux, concernant l'hygiène corporelle.
D'ailleurs, quelle que soit la religion, tout le
monde se rendait au hammam, qui était souvent
tenu par des Arméniens. Evidemment, les hammams
étaient quand même plus fréquentés le jeudi,
afin que les fidèles de confession musulmane,
puissent se rendre tout à fait propres à la
mosquée le vendredi, ce qu'exige la religion.
Certains hammams comportaient aussi des sections
spéciales pour les bains rituels juifs, mais
d'une façon générale, les Ottomans qui étaient
de confessions différentes grâce à la largesse
d'esprit des sultans sur cette question, se
rendaient au hammam, pour les plaisirs du bain,
avant tout.
La fin de l'époque prospère des hammams, se
situe vers la chute de l'Empire, mais c'est
surtout dans les années 1950-1960, avec la
multiplication des salles de bains chez les
habitants, que les hammams d'Istanbul vont
fermer les uns après les autres. Sur les
milliers de bains publics que comptait la
capitale ottomane, seuls quelques centaines vont
continuer leurs activités jusqu'à nos jours.
Certains seront totalement abandonnés, d'autres
seront convertis en dépôts ou autres magasins.
Transformations souvent malheureuses et sans le
souci de préserver ce patrimoine turc important.
Sans atteindre les proportions que connaît
l'ancienne ville ottomane de Budapest, on
assiste à un nouvel engouement des Stambouliotes
pour leurs bains turcs. Les classes moyennes et
la petite bourgeoise commencent, depuis quelques
temps, à retourner au hammam, qu'elles avaient
complètement laissé aux classes défavorisées. On
assiste au même phénomène dans plusieurs grandes
villes turques, notamment à Brousse, qui
possèdent des bains exceptionnels, à Izmir et à
Ankara. On peut espérer que cette nouvelle mode,
dynamisée par un tourisme croissant et
demandeur, aidera à sauver de nombreux hammams
en péril.
Anciens hammams
HAMMAM DE MAHMUT
PACHA (Mahmut Pasa Hamami)
HAMMAM DE
TAHTAKALE (Tahtakale Hamami)
HAMMAM DE BEYAZIT
(Beyazit Hamami)
HAMMAM DE
ROXELANE OU BAINS DE SAINTE-SOPHIE (Sultan
Haseki Hürem Hamami)
Hammam de Soliman
le Magnifique / Kanuni Süleymaniye Hamami
Hammam et mosquée
Hoca Pacha / Hoca Pasa Hamam ve Cami
Hammam du
Grand-Père Etoile / Yildiz Dede Hamami
Hammam Ahmet
Acemoglu / Ahmet Acemoglu Hamami
HAMMAM D’ORTAKÖY
(Ortaköy Hamami)
HAMMAM DE SINAN A
ÜSKÜDAR (Üsküdar Sinan Hamami)
Principaux bains d'Istanbul |