Malgré un phénomène de mode relativement
nouveau, la tradition du bain turc est entrain
de se perdre. Il y a moins de cent ans, Istanbul
comptait 2500 bains publics, alors
qu’aujourd’hui, il y en a à peine 300 dans toute
la province. Ce qui n’est pas si mal quand même,
mais l’hémorragie est due au développement
urbain et à l’installation de salles de bains
chez les particuliers dans les années 50-60.
Autrefois on s’y rendait surtout pour l’hygiène.
La plupart des hammams sont des constructions
anciennes et certains ont plus de 500 ans. Tous
ne comportent pas de sections séparées. Dans les
petits, les femmes et les hommes fréquentent la
même salle à des heures différentes. La période
pour les femmes s’étale généralement en matinée
et au début de l’après-midi. Dans les bains
doubles (sections séparées), l’horaire des
femmes est réduit et on ferme vers 20h00 ou
21h00. Il n’existe pas de hammams publics
mixtes. Il est possible toutefois d’en trouver
dans le secteur privé (hôtels).
On pénètre dans le hammam par une grande salle
qui fait office de vestiaire. On s’y repose
aussi en sortant. Des cabines sont à l’étage et
permettent d’enlever ses vêtements. On vous
donne un pestemal (pagne) et du savon.
Vous pouvez ensuite vous rendre dans l’étuve
proprement dite. Autour de la pierre chaude (göbek
tas), marbre rond chauffé par le dessous,
s’alignent de petits bassins pour se laver, se
savonner. Vous pouvez aussi vous faire masser
sur la pierre centrale.
Sachez tout de même que les masseurs ne sont pas
toujours professionnels et parfois brutaux. Pour
les femmes, c’est évidemment des masseuses qui
opèrent. Au cas où un homme se proposerait pour
palper le corps de Madame, refuser
catégoriquement. Une femme turque n’accepterait
jamais.
Evitez les étuves à touristes dont vous
trouverez toujours une brochure dans les hôtels.
Ils sont chers et vraiment pour les touristes,
donc le massage sera bâclé. Préférez les petits
bains de quartier où les Turcs aiment s’y rendre
et dont nous vous donnons quelques adresses.
Pour terminer, sachez aussi que les bains turcs
sont des lieux de rencontres, où la demi-nudité
des convives peut prêter à des situations
parfois équivoques.
N.B. La différence de prix d’un hammam à l’autre
n’est pas forcément justifiée, mais varie d’un
quartier à l’autre. En général, si l’entrée est
8 €, il faudra compter 12.00 € avec un savonnage
(par un garçon de bain – tellak). Si vous
prenez en plus le massage (masaj),
compter 15 €. Il est d’usage de laisser un
pourboire (10%) au masseur (masör) et au
garçon de bain (tellak). Le tout est à
mettre au féminin côté femmes. Pour les mêmes
prestations, un hammam touristique à Sultanahmet,
pourra demander jusqu’à 40 €. Les prix que nous
vous donnons ne sont qu’indicatifs, ils peuvent
donc varier un peu. Les tarifs sont toujours
affichés à l’entrée. |